Court-circuitée au début de la campagne présidentielle par la médiatisation d'un certain Nicolas Hulot, Dominique Voynet participe dimanche à son deuxième combat sous la bannière des Verts. A deux jours d'un scrutin décisif pour l'avenir de son parti, la sénatrice de Seine-Saint-Denis oscille entre 1 et 2% des intentions de vote. Vendredi matin, elle a participé depuis Lyon avec une webcam à la dernière émission spéciale de la "Matinale des candidats" sur Europe 1 avec Jean-Pierre Elkabbach, Axel de Tarlé, Brigitte Béjean et Jérôme Chapuis. Vote utile et premier tour "Sous la pression de la peur et du chantage, j'en ai marre des appels au vote utile. (...) Le parti socialiste me manque de respect", a affirmé Dominique Voynet. "Au deuxième tour, je saurai choisir très bien. Mais la candidate socialiste doit prendre des engagements", a prévenu l'écologiste. "Sur les sujets des 35 heures, l'énergie ou encore les questions internationales, j'attends les réponses de Ségolène Royal". "Je veux l'interpeller devant les électeurs", a ajouté la candidate des Verts. "Est-on capable de réduire les inégalités sociales dans un pays aussi riche que le nôtre ?", s'est enfin demandée Dominique Voynet. Ecologie Sur les questions environnementales, elle a défendu plusieurs arguments. "La taxation du kérosène doit être prolongée aujourd'hui au niveau européen", a d'abord déclaré Dominique Voynet. "Avoir des moteurs de voiture plus sobres, réduire le volume des déchets : ce ne sont pas des restrictions mais des choses normales", a-t-elle insisté. "Le pétrole, qui sera plus cher, ne doit pas pénaliser ceux qui s'en servent dans leur travail. Mais il faut booster les transports collectifs pour convaincre les consommateurs de changer leur comportement", a martelé la candidate écolo. "Je suis contre la construction d'EPR. Cette machine est toujours le dernier avatar de l'énergie nucléaire. J'aimerais que Ségolène Royal dise non à sa construction après son moratoire". La campagne et le vote écolo "Voter vert, c'est pas prendre un risque, c'est participer à la dynamique de gauche. Ségolène Royal, c'est certain, sera au deuxième tour", a estimé Dominique Voynet. "Mais j'ai encore 48 heures pour convaincre", a-t-elle ajouté. "Dans cette campagne, j'ai été notamment choquée par le débat sur l'immigration", a dit Dominique Voynet. "Mais qu'on ne s'y trompe pas, entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, mon choix est fait", a conclu l'élue de la Seine-Saint-Denis.