La leçon de Sarkozy à Bruxelles

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Hélène Favier , modifié à
Nicolas Sarkozy s'est exprimé depuis le sommet européen, après une vive polémique sur les Roms.

Faisant preuve d'une virulence rare, Nicolas Sarkozy s'est exprimé, jeudi, depuis le sommet européen de Bruxelles. La France a été "profondément choquée" par les propos de la commissaire européenne à la Justice Viviane Reding établissant un parallèle entre les déportations et les expulsions de Roms, a d'abord lancé Nicolas Sarkozy.

"Des propos outranciers"

"La totalité des chefs d'Etat et de gouvernement ont été choqués par ses propos outranciers", a ensuite insisté le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet européen. Il a noté que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'était "désolidarisé" de ces "raccourcis historiques" et que le dossier était clos.

"Je ne veux pas polémiquer mais...", "restons-en là", a-t-il martelé, se montrant plusieurs fois cassant envers les journalistes.

Viviane Reding avait menacé mardi Paris de poursuites en justice pour infraction à la législation européenne sur les conditions de renvoi des Roms de Roumanie et de Bulgarie. Elle avait aussi fait un parallèle avec les déportations de la Seconde guerre mondiale, ce qui a provoqué l'ire de Paris.

"Il dément le clash avec Barroso"

Nicolas Sarkozy a ensuite réaffirmé que les autorités françaises allaient continuer à démanteler "tous les camps illégaux", quelle que soit l'origine de ceux qui les occupent.

Interrogé sur l'existence d'un clash avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le chef de l'Etat a nié : "Si quelqu'un a gardé son calme, c'est bien moi (...). Mais j'ai franchement dit ce que la France pensait", a-t-il indiqué (Voir la vidéo de la déclaration du président sur le sujet ), mais plusieurs délégations ont confirmé l'incident. Le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov, a lui-même parlé devant les journalistes d'"échange violent".