La leçon de Baroin aux Anglais

François Baroin
François Baroin © Europe1.fr
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avec agences , modifié à
Le ministre de l’Economie a expliqué vendredi la confiance qu’il avait en l’économie française.

François Baroin sur Europe 1, vendredi, a garanti que la France honorerait ses objectifs. "Si les prévisions de l'Insee se confirment, ça ne changera rien aux objectifs que nous avons fixés pour 2011, nous serons au rendez-vous de la réduction des déficits tels que nous 'l'avons dit", a souligné François Baroin. Après deux plans d'austérité depuis l'été, le gouvernement assure qu'il ramènera les déficits publics de 5,7% du PIB en 2011 à 4,5% en 2012 et 3% en 2013.   

"La France, un investissement sûr"

Se voulant rassurant sur l'économie française, François Baroin a affirmé qu'il y avait "un décalage entre le moral, l'ambiance, l'état d'esprit qui n'est pas bon et une réalité de l'économie qui aujourd'hui n'est pas encore impactée". Interrogé par ailleurs sur la probable perte du AAA français, le ministre a affirmé que la France était "l'un des pays les plus développés et les plus solides" au monde.
 
 "A la question, la France est-elle un investissement sûr, la réponse est oui et personne ne s'y trompe", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs estimé que les avis des agences de notation constituaient "un message parmi d'autres mais ce n'est pas le plus important".

"La France tiendra ses objectifs"

"Pas de troisième plan de rigueur"

Le ministre de l'Economie a une nouvelle fois assuré qu'il n'y aurait pas de troisième plan de rigueur. "Il n'en est pas question, la France n'en a pas besoin, on a une stratégie, on ne dévie pas de cette stratégie", a-t-il dit

"Mieux vaut être Français que Britannique"

François Baroin a également taclé la Grande-Bretagne expliquant que la situation économique de nos voisins d’outre-Manche était bien plus grave que celle de la France. "C'est vrai que la situation économique de la Grande-Bretagne est aujourd'hui très préoccupante et qu'on préfère être Français que Britannique en ce moment sur le plan économique", a-t-il affirmé. "On ne veut pas recevoir de leçons, on n'en donne pas, on ne veut pas en recevoir", a-t-il ajouté. "On en a reçu quelques-unes", a-t-il insisté sans plus de précisions.
François Baroin, quelques jours plus tôt, avait estimé que le Royaume-Uni était dans "une situation économique difficile", avec "un niveau de déficit équivalent à celui de la Grèce" et "un niveau d'endettement équivalent au nôtre".

Londres rejette les critiques de Paris

Londres avait rejeté jeudi ces critiques. "Nous avons mis en place un programme crédible destiné à réduire notre déficit", avait déclaré le porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron, évoquant le plan du gouvernement visant à éliminer la quasi-totalité du déficit public d'ici à cinq ou six ans. Et la presse britannique a jugé ces propos scandaleux. "Ce n'est pas le rôle du gouverneur d'une banque centrale d'encourager l'abaissement de la note d'un autre pays", affirme ainsi vendredi The Times répondant aux critiques du gouverneur de la Banque de France Christian Noyer.

"La dégradation (de la France) ne me paraît pas justifiée au regard des fondamentaux économiques. Ou alors, il faudrait qu'elles (les agences) commencent par dégrader le Royaume-Uni qui a plus de déficits, autant de dettes, plus d'inflation, moins de croissance que nous et dont le crédit s'effondre", avait-il déclaré au Télégramme de Brest.