La gauche réclame la tête d’Accoyer

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avec agences , modifié à
Le président de l’Assemblée ne se sent "pas menacé" par la tribune parue dans Le Monde.

Deux semaines après une séance explosive autour de la réforme des retraites, les présidents de groupe et l'ensemble des députés de l'opposition cosignent dans Le Monde daté de mercredi une tribune pour exiger la démission de Bernard Accoyer, le président de l’Assemblée nationale.

"Une fois de plus, une fois de trop"

Principal grief de l’opposition : la suspension de séance décidée par Bernard Accoyer alors que 142 députés de gauche étaient encore inscrits pour s'exprimer.

"S'agissant d'une réforme de cette importance, qui peut honnêtement plaider que c'était trop ? Le gouvernement y était, semble-t-il, disposé. L'Elysée a préféré le coup de force. L'honneur du président de l'Assemblée nationale aurait dû être de faire respecter le Parlement plutôt que d'imposer l'arbitraire. Une fois encore, une fois de plus, une fois de trop", dénoncent les auteurs de la tribune.

Accoyer a "la conscience tranquille"

Répondant à cette attaque, Bernard Accoyer a dit ne pas se sentir "menacé" parce qu'il estime "avoir rempli sa mission" et avoir "protégé l'institution". Invité d’Europe 1 au lendemain de la séance électrique au perchoir, le président de l'Assemblée avait affirmé qu’il avait "la conscience tranquille". "J’ai agi indépendamment, en conscience", avait-il répété.

Bernard Accoyer "a préféré complaire au président de la République plutôt que protéger une institution dont il est le garant, il n'est plus digne à nos yeux de présider notre Assemblée", rétorquent les députés d’opposition dans leur tribune.

François Fillon et Jean-François Copé ont apporté mardi leur soutien au président de l'Assemblée nationale. "Nous sommes unanimes à penser que le procès d'intention fait à Bernard Accoyer est inacceptable", s'est indigné le chef de file des députés UMP.

Qui monte au perchoir ?

Le président de l'Assemblée nationale est élu par ses pairs, à bulletin secret, lors de la première séance d'une nouvelle législature. Et il reste au perchoir pendant toute la durée de cette législature.