La fin de l’état de grâce pour Hollande?

2012 : la campagne de Hollande grippe
2012 : la campagne de Hollande grippe © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Après les bisbilles entre PS et écolos, l'UMP fustige son "incapacité" à être ferme.

"Une incapacité à faire des choix" pour Bruno Le Maire, "un amateurisme effrayant" pour Eric Besson. Après une semaine de feuilleton PS - écolos, les ministres UMP ont largement pu tirer à vue sur le candidat socialiste François Hollande, attendu sur sa capacité à tenir la barque. Politiques et commentateurs ont ainsi considéré ce "psychodrame" comme le symbole de la fin de l’état de grâce du candidat, tandis que d’autres rappelaient qu’au final, ces bisbilles "n’avaient pas le moins du monde intéressé" les Français.

Hollande attendu sur sa capacité à prendre des décisions

Retour sur les faits : mercredi, alors que l’équipe de campagne du candidat est dévoilée, éclate une crise entre écologistes et le PS. Dans l’accord électoral signé entre les directions des deux partis, un passage sur la "reconversion" de la filière de fabrication du Mox (un combustible) a mystérieusement disparu du texte du PS.

L'épisode provoque l'ire des écologistes qui souhaitent l'abandon de la filière, d'autant plus que François Hollande s'est ensuite prononcé pour sa poursuite et que le groupe nucléaire Areva a lui-même reconnu avoir fait du lobbying en ce sens auprès des socialistes. Après 48 heures de psychodrame, le passage incriminé est finalement réapparu et tout est officiellement rentré dans l'ordre.

Mais ce pataquès évidemment ravive les attaques de la droite contre François Hollande. Outre les petites phrases de ministres, l’UMP diffusait également sur son site des dessins humoristiques où Hollande est taclé sur son "inexpérience".

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© CAPTURE D'ECRAN UMP

Même au sein du PS, sous couvert d’anonymat certains regrettent "un manque de sens politique" chez les proches du candidat socialiste. "Ils auraient dû attendre que l'accord soit validé avant de programmer l'annonce de l'équipe. Ce mauvais timing a provoqué un téléscopage destructeur", assurent-ils.

Les éditorialistes n’ont pas été en reste. Dans Le Figaro, Paul-Henri du Limbert explique que les Verts, "qui ne pèsent pas si lourd, s’autorisent à défier François Hollande", parce qu’"ils ont bien senti que l’homme n’habitait pas encore la fonction de candidat à la magistrature suprême". "Que la gauche continue comme cela et elle ira droit dans le mur ", juge aussi Maurice Ulrich dans les colonnes  de L'Humanité.

"Cela passe au-dessus de la tête des Français" 

"Ce sont les commentaires d’un petit monde", estime pour sa part Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'Institut Ifop, interrogé par Europe1.fr. "Les chicaillas entre les Verts et le PS n’ont pas été au cœur des préoccupations des Français… Cela leur passe au-dessus de la tête dans le contexte actuel", estime-t-il.

"Quand on demande aux sondés quels sont les sujets d’actualité qui ont été au cœur de leurs conversations, les questions de politique politicienne arrivent en général bonnes dernières. Il est donc un peu tôt pour dire que ces bisbilles ont affaibli François Hollande. Ce sera un peu différent si la polémique dure deux semaines", argumente encore Frédéric Dabi.

Dans les sondages, François Hollande continue de largement dominer Nicolas Sarkozy avec au premier tour de la présidentielle 32,5% des voix contre 26 % pour le président sortant.