La "fierté" contre l'"injustice"

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REACTIONS - Droite et gauche ont analysé à leur manière l'élection de François Hollande dimanche.

La page ne se tourne pas de la même manière à gauche comme à droite. Alors que Manuel Valls a dit ressentir une "immense fierté" à l'évocation de la victoire de François Hollande, Nadine Morano a elle crié à l'"injustice", qualifiant le mandat passé de "très particulier".

"Il y a eu quatre années de crise très grave. La France tient beaucoup mieux que les autres pays de l'Union européenne. C'est d'abord parce que nous avons su faire les bons choix avec le plan de relance, avec la réduction des politiques publiques. Nous n'avons pas baissé le salaire des fonctionnaires, nous n'avons pas baissé le niveau des retraites en France. Regardez ce qui se passe en Espagne, en Grèce", a-t-elle argué lundi matin sur Europe 1.

"Constance et cohérence"

Si Manuel Valls, directeur de la communication durant la campagne du candidat socialiste, estime qu'elle a été menée par Hollande "avec constance et cohérence", Michel Sapin, chargé du programme, a pris des pincettes pour commenter cette succession, évitant le parallèle avec l'élection de François Mitterand, il y a 31 ans.

"Le mot d'état de grâce n'est même pas applicable une nuit à cause de la situation de la France et celle de l'Europe. Le jour même où vous n'êtes pas encore à l'Elysée mais élu, vous êtes en responsabilité. Vous devez faire face à des difficultés. Vous devez prendre des décisions ou préparer ces décisions. Chacun ressent que l'atmosphère n'est pas le même qu'en 1981 parce qu'il faut changer, travailler", a-t-il déclaré lundi matin sur Europe 1.

Cap sur les législatives

Une "bataille" achevée, une autre s'ouvre : celle des législatives, les 10 et 17 juin. Un scrutin dans lequel la droite espère sauver l'honneur. "La France est un pays d'équilibre. Le nouveau président de la République, le Sénat, la plupart des régions, un très grand nombre de départements, beaucoup des grandes villes sont à gauche. Ce serait inédit que tous les pouvoirs appartiennent aux socialistes", a affirmé sur Europe 1 lundi Nathalie Kosciusko-Morizet.

Nadine Morano a creusé son sillon. "Il faut dans une démocratie, un contre-pouvoir démocratique. A l'Assemblée nationale, il faut que nous ayons un maximum de députés UMP et du centre pour pouvoir faire entendre nos idées parce que quand vous regardez les résultats, la moitié des Français quasiment n'ont pas voté pour François Hollande", a-t-elle expliqué lundi sur Europe 1.

Au Parti socialiste, au contraire, Manuel Valls considère qu'il faut doubler l'accession de François Hollande à la magistrature suprême à une "nette majorité à l'Assemblée pour mettre en œuvre notre politique". Et le député-maire d'Evry d'en appeler à "la mobilisation de tous ceux qui veulent le changement".

La "dignité" de Sarkozy saluée

Stratégiques, les réactions lundi matin ont aussi été politiques. Et tous ont eu un mot pour le président sortant. "Sa déclaration était d'une grande élégance. Il a été très clair : il restera dans sa famille politique, il ne renie rien de ce qui a été son parcours, son engagement. Il l'avait dit dès le début de sa campagne : si les Français ne me choisissent pas, j'aurai une autre vie", a commenté Nathalie Kosciusko-Morizet, sa porte-parole durant la campagne.

Manuel Valls a de son côté apprécié l'"attitude républicaine" de Nicolas Sarkozy, saluant un "discours digne" du président sortant dimanche soir".