"La fermeté en matière migratoire, c'est ce qu'il y a de plus humain et de plus juste", selon Nicolas Bay

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Romain David , modifié à
Le député européen Rassemblement national se dit favorable à la mise en place de centres de transit pour les migrants, installés en dehors de l'UE.
INTERVIEW

L'Union européenne s'interroge sur la possibilité d'installer des centres de traitement des migrants en dehors de ses frontières, de manière à limiter les entrées illégales et donc la pression migratoire. Une mesure que l'ex-Front national, devenu le Rassemblement national, a "toujours défendu" rappelle jeudi, au micro de la matinale d'Europe 1, l'eurodéputé Nicolas Bay. "Il faut en finir avec la logique qui consiste à faire venir des étrangers, légalement ou clandestinement, pour ensuite, au cas par cas, traiter les demandes et, en pratique, ne jamais les renvoyer dans leur pays", a-t-il déclaré.

En finir avec "les situations inextricables". "La fermeté en matière migratoire, c'est ce qu'il y a de plus humain et de plus juste", soutient-il, estimant notamment que ce type de dispositif limitera les traversées périlleuses en Méditerranée. "Les situations inextricables, les situations juridiques compliquées, les situations inhumaines de parents séparés de leurs enfants, tout cela résulte du fait que l'on fait d'abord venir des étrangers dans nos pays, et qu'ensuite on a beaucoup de mal à traiter les cas individuellement", répète-t-il.

Selon lui, ce type de dispositif hors-sol "nous coûterait beaucoup moins cher", car "aujourd'hui l'immigration nous coûte 'un pognon de dingue', pour reprendre une expression à la mode", tacle-t-il, en référence à une petite phrase très commentée d'Emmanuel Macron à propos des minimas sociaux.

La fermeté de Trump. Alors que son parti a souvent cité en exemple la fermeté de Donald Trump en matière de politique migratoire, Nicolas Bay est également revenu sur la décision du président américain de mettre fin à la séparation très critiquée des familles qui franchissent illégalement la frontière entre le Mexique et les États-Unis. "Je ne pense pas qu'il ait changé de cap, il a simplement voulu régler un problème qui est épineux humainement, celui de la séparation des parents et des enfants", explique l'élu, tout en affirmant qu'il s'agit d'une situation "très antérieure à l'élection de Donald Trump". Cette disposition, inscrite dans la loi américaine avant l'arrivée du milliardaire à la Maison-Blanche, n'était appliquée que de manière très ponctuelle sous les précédentes administrations.

"La séparation des parents et des enfants n'est jamais souhaitable. Il faut que la période soit la plus courte possible, et un moyen pour que la période soit la plus courte, c'est que les expulsions soient rapides. Le contraire de ce que l'on fait aujourd'hui en France et en Europe", ajoute Nicolas Bay.