La démocratie participative, Sarkozy n'est pas contre

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Ludovic Fau et Louis Hausalter
FINALEMENT, C'EST PAS MAL - L'ancien président veut transformer profondément l'UMP. Et redonner du pouvoir à ses militants.

C’est un véritable big bang que Nicolas Sarkozy prépare pour l’UMP. Lors d'un meeting prévu vendredi prochain à Paris, l'ancien président devrait dévoiler les contours du nouveau mouvement politique qu'il souhaite voir succéder au parti qui l'a porté au pouvoir en 2007. Et selon les informations d'Europe 1, son projet a des accents de… la démocratie participative si chère à Ségolène Royal !

Des votes internes sur Internet. D'abord, Nicolas Sarkozy veut un parti décentralisé, dans lequel les militants pourront choisir leurs candidats aux élections locales et nationales. Ensuite, il veut que les adhérents participent à l'élaboration du projet présidentiel pour 2017, notamment grâce à des votes qui pourraient avoir lieu par Internet. Un bon moyen pour trancher sur des sujets sensibles, comme le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels.

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Royal 2007 Reuters

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La méthode Royal de 2007 ? La méthode ressemble furieusement à la "démocratie participative" prônée par Ségolène Royal lors de sa campagne de 2007. A l’époque, pourtant, Nicolas Sarkozy n’en pensait pas du bien. En mars 2007, lors d'un meeting dans l'Essonne, il avait eu ces mots très durs : "La démocratie participative, ce n'est pas une nouvelle manière d'associer le peuple aux décisions qui le concernent. C'est juste la forme ultime de la démagogie". Et de caricaturer son adversaire d'alors : "J'arrive, j'affirme avec beaucoup d'autorité : 'vos idées sont les miennes', et je pars avant que vous ayez eu le temps de me dire quelles étaient vos idées".

Mais désormais, même Claude Guéant, fidèle d'entre les fidèles, reconnaît que Ségolène Royal avait eu une bonne intuition. "On s’en est beaucoup moqué, mais aujourd’hui, on en tire les enseignements", affirme celui qui était directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Court-circuiter les barons. Si l’ex-président s'est converti à la méthode Royal, c'est pour attirer de nouveaux militants et court-circuiter les barons. Car Nicolas Sarkozy a prévenu : dans le "grand rassemblement" qu’il veut créer pour remplacer l’UMP, il n’y aura pas de courants, pas de clans, pas de tendances. Exit la Droite forte, la Droite sociale et autres Droite populaire. Etablir un dialogue direct avec les militants, c’est aussi une façon de montrer qu’il n’y aura qu’un patron : lui.

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