La démission de Cahuzac conforte Mediapart

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Thomas Morel avec agences , modifié à
Le site avait révélé en 2012 l'existence en Suisse de comptes bancaires du ministre.

Pour Mediapart, le site d'informations en ligne qui a révélé l'affaire Cahuzac, l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre du ministre du budget est une forme de soulagement. Depuis la première révélation de la possible existence d'un compte en Suisse appartenant à Jérôme Cahuzac, Mediapart a en effet été pris à partie, le ministre du Budget allant jusqu'à porter plainte pour diffamation.

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"Une excellente nouvelle". "Depuis des mois, on est sous les feux croisés d'une partie de notre profession, ce qui est extrêmement désagréable. C'est une excellente nouvelle de voir que notre travail de journalistes débouche sur la mise en place d'une enquête indépendante, ce qu'on demande depuis le début", s'est félicité mardi soir François Bonnet, rédacteur en chef de Mediapart.

Un avis également partagé par Edwy Plenel, cofondateur du site. "Le parquet confirme ligne par ligne l'ensemble des informations mises sur la place publique par Mediapart. (…) Il conclut logiquement à ce que nous avions dit, c'est-à-dire qu'il fallait une information judiciaire pour mener des investigations internationales."

Mais "pas de triomphalisme". "Il n’y a pas de triomphalisme. (...) Notre enjeu n’est pas de se faire plaisir, d’accuser, notre rôle est d’informer", a réagi Edwy Plenel, invité mercredi mardi matin sur Europe 1. "l n’y a pas de triomphalisme, d’autant moins qu’il y a eu pendant trois mois un spectacle qui n’est pas bon pour la démocratie et qui n’est pas bon pour notre profession, le journalisme", a-t-il ajouté, regrettant "qu'une partie du monde médiatique se soit laissée aller à des manipulations d’officines de communication".

Un site derrière de nombreuses affaires. Ce rebondissement conforte le site internet, longtemps accusé par l'UMP d'être à la solde de la gauche, mais qui a toujours

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défendu être totalement indépendant. "Mediapart était indépendant sous la droite, il l'est aussi sous la gauche", déclarait récemment Edwy Plenel.

Au cours de sa brève histoire, Mediapart a en effet mis à jour de nombreuses affaires politico-judiciaires. Irrégularités dans le jugement arbitral de Bernard Tapie, révélations sur l'affaire Karachi, financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye, etc. Mais c'est en 2010 avec l'affaire Bettencourt, qui aboutira à la mise en examen de l'ex-ministre du Budget Eric Woerth, que le site se forge une réputation.

Aujourd'hui, avec près de 65.000 abonnés, Mediapart est l'un des rares sites d'information à être bénéficiaire.