La déchéance de nationalité "n'est pas un bon signe" pour l'archevêque de Marseille

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J.D , modifié à
Invité vendredi sur Europe 1, Mgr Georges Pontier est revenu sur la période que vit la France après les attentats et la polémique sur la déchéance de nationalité. 
INTERVIEW

"Nous sommes dans une situation qui nécessite de la prudence". C'est le regard de Mgr Georges Pontier, interrogé sur Europe 1 vendredi. L'archevêque de Marseille est revenu sur la période que vit la France depuis les attentats du 13 novembre. Il estime en particulier que l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France, "n'est pas un bon signe". 

Un débat qui s'apparente à celui sur la peine de mort. "Je pense que ce n’est pas un bon signe. D’abord parce que la mesure est inefficace, ce n’est pas ce qui empêchera ces gens", explique Georges Pontier. Pour lui, ce débat s'apparente à celui de sur la peine de mort : "ça me rappelle le débat, il y a 25 ans, quand nous discutions dans la société de savoir si il fallait abolir la peine de mort, et nous avions des clivages qui ressemble aux clivages aujourd’hui", raconte l'archevêque.

"Cela flatte la peur". "Il y a toujours une tentation de penser qu’il y aura des résultats si on punit individuellement d’une manière très forte et radicale, celui qui pose des actes inacceptables", ajoute l'ecclésiastique. Il appelle à plutôt "insister sur le respect de la personne humaine, sur la dignité, sur l’accueil, que sur des mesures qui ne sont pas efficaces et en même temps stigmatisent les personnes". "Cela flatte la peur, flatte le repli sur soi, et je crois que ce n’est peut-être pas un excellent signe", a-t-il ajouté.   

Équilibre entre sécurité et liberté. L'archevêque est également revenu sur l'équilibre précaire entre sécurité et liberté après les attentats : "nous sommes dans une situation qui nécessite de la prudence, on reprocherait à l’Etat de ne pas exercer ses responsabilités, mais en même temps il faut que nous soyons vigilant pour pas inutilement brimer les libertés individuelles".