La Berezina du camp Fillon

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Aurélie Herbemont avec M.B.
HÉMORRAGIE - L'ancien Premier ministre voit ses soutiens le quitter un à un et reste toujours loin de ses rivaux à la primaire dans les sondages.

Dominique Bussereau ? Le voilà chez Alain Juppé. Eric Ciotti et Eric Woerth ? Avec Nicolas Sarkozy. Valérie Pécresse ? Elle choisira son candidat à l'automne. François Fillon, qui a présenté ses vœux à la presse mardi midi, voit son réseau de soutiens réduire comme peau de chagrin.

Stefanini à la région. Même Patrick Stefanini, son grand organisateur, est devenu directeur général des services à la région Île-de-France. Pas question cependant, pour François Fillon, de laisser filer celui qui a été le directeur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995. Le haut fonctionnaire n'aura plus autant de temps mais il devrait garder un rôle clé auprès de l'ancien Premier ministre.

"Fillon, c'est la Suisse". Si François Fillon voit toujours de nombreux élus de droite à ses réunions, ce n'est pas forcément bon signe. "Beaucoup restent pour ne pas choisir entre Sarkozy et Juppé", confie un député. "Fillon, c'est la Suisse", s'amuse un proche de Nicolas Sarkozy. Même un filloniste l'admet, "on attend tous de voir quel cheval va sortir", tout en n'étant "pas convaincu que Fillon sortira la tête de l'eau assez tôt".

Le modèle chiraquien. Côté militants, ce n'est pas non plus l'effervescence. Le micro-parti de François Fillon, "Force républicaine", revendique entre 10.000 et 12.000 militants. Pas de progression depuis 2013. "L'objectif, c'est 30.000", avoue un proche de l'ancien Premier ministre. "Il ne faut pas l'enterrer", assurent néanmoins ses lieutenants. Ces derniers attendent qu'Alain Juppé décroche et gardent en tête le modèle de Jacques Chirac. "Début 1995, il était aux fraises", se rassure un élu. "Mais il a gagné."