Il devait créer une coalition "bleue-orange", alliance des chrétiens-démocrates francophones et des libéraux flamands et francophones. Mais Yves Leterme, dirigeant chrétien-démocrate flamand qui avait remporté les élections législatives en juin dernier, a rendu son tablier jeudi et demandé au roi de Belgique de le décharger de la difficile mission de constituer le nouveau gouvernement belge. Après deux mois d'incertitudes, la Belgique n'a toujours pas de dirigeants à sa tête. Le point d'achoppement principal est la question de la réforme de l'Etat. Les partis flamands exigent notamment beaucoup plus d'autonomie pour leur région au risque de réduire le pouvoir de l'Etat central, ce que rejettent les francophones. Après la démission de Yves Leterme, pourtant très populaire, c'est désormais au roi de nommer un nouveau médiateur qui devra tenter de trouver un terrain d'entente entre les différentes sensibilités politiques et régionales belges et à terme prendre la tête du nouveau gouvernement. Albert II est d'ailleurs rentré précipitamment de vacances pour essayer de désamorcer cette crise. En 1987, il avait fallu attendre six mois après les élections pour que la Belgique se dote d'un nouveau gouvernement.