L’UMP s’organise pour faire face à la vague verte

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avec Jérôme Chapuis , modifié à
L’ordre vient directement de l’Elysée : préparer un programme écologiste mais de droite avant les régionales.

Des scrutins locaux et plusieurs sondages en attestent : l’ascension des candidats Verts lors des dernières européennes semble se poursuivre inexorablement. Ils récolteraient près de 17% des voix aux régionales de mars prochain, selon une étude publiée vendredi dernier. Autre source d’inquiétude : l’élection sur le fil de l’UMP Jean-Frédéric Poisson face à une candidate des Verts lors de la législative partielle de Rambouillet. L’Elysée a donc passé la consigne à l’UMP il y a une dizaine de jours : il faut contre-attaquer en créant un argumentaire adapté.

Ses deux caractéristiques : être écologiste mais de droite. "Une écologie de droite, c’est une écologie qui ne renonce pas à la croissance. On est dans une société développée où on ne veut pas faire renoncer les Français à leur niveau de développement", a commencé à expliquer la secrétaire d’Etat Chantal Jouanno.

Avec cet argumentaire, l’UMP espère affaiblir les Verts. "C'est vrai : on se dit que, dans un second tour, il vaut mieux être face à un candidat PS que face à un Vert", analyse le vice-président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean Leonetti. Car "il y a un électorat modéré de droite et du centre susceptible de voter pour les Verts, au moins au niveau local", renchérit le villepiniste François Goulard. Il faut donc "trancher dans la pastèque", n’hésite-t-on plus à dire dans la majorité. Verts à l’extérieur mais rouges à l’intérieur, les candidats écologistes seraient en fait "la gauche bobo camouflée en sauveur de la planète", selon un haut responsable de l’UMP.

Définir l’écologie version Nicolas Sarkozy permettra aussi de rassurer son électorat traditionnel. "Nos électeurs n'ont pas encore intégré la donne écologique", constate un cadre de l'UMP qui ironise : "la taxe carbone, ce n'est pas vraiment dans leurs gênes." Une campagne nationale pour expliquer cet impôt écologique a même été lancée la semaine dernière avec des réunions publiques organisées dans les semaines à venir dans plusieurs villes.

Au sein même de l’UMP, un pôle écologiste pourrait être créé. Pour devenir, à terme, un parti politique à part entière.