L’UMP dit non à un "front républicain"

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Hélène Favier , modifié à
En cas de duel PS/FN aux cantonales, l'UMP laisse ses électeurs "libres de leur choix".

Dimanche, le Front national a confirmé sa poussée. Le FN a, en effet, réussi à se qualifier, en duel au second tour des cantonales, dans 394 cantons, opposé dans la majorité des cas (161) au Parti socialiste. Une configuration qui fait de l'UMP un arbitre, rôle que le parti de la majorité présidentielle ne semble cependant pas décidé à endosser.

"Nous ne préconiserons pas de front républicain"

Face à cette percée, le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a ainsi décliné toute idée de "front républicain". "Là où nos candidats ne seraient pas présents au second tour, nous laisserons nos électeurs libres de leur choix", a expliqué le chef du parti majoritaire avant d’ajouter : "Par ailleurs, nous ne ferons pas et nous ne préconiserons pas de front républicain" avec la gauche.

Toutefois, Jean-François Copé a tenu à insister : "Dans les cantons où notre candidat ne pourrait pas se maintenir, les choses sont claires : il n'y aura pas d'alliance avec l'extrême droite (…). "Si l'un de nos candidats venait à conclure une alliance avec le Front national, nous serions amenés à en tirer les conséquences", a-t-il prévenu.

Pécresse : "le FN ça n'est pas mes valeurs"

Enfin, en cas de triangulaire, Jean-François Copé a encouragé les candidats UMP "à se maintenir même en troisième position, car la très faible participation en ce premier tour montre que nous avons des réserves de voix".

Une position ambigüe que son camp ne partage pas à l’unanimité. Ainsi, la ministre Valérie Pécresse est revenue, dimanche soir sur Europe 1, sur les propos du patron du parti présidentiel : "Moi, je considère que le PS, ça n'est pas mes idées, mais le FN ça n'est pas mes valeurs", a-t-elle assuré. "Si je me retrouve dans une situation avec un canton où il y a un candidat du FN face à un candidat de gauche modérée, je prends mes responsabilités et je fais battre le candidat du FN", a poursuivi la ministre de l'Enseignement supérieur.

La gauche dénonce "l'irresponsabilité" de Copé

A gauche, en revanche, les ténors socialistes ont appelé à faire "barrage au FN". "Entre un candidat UMP et un candidat FN, si les socialistes sont éliminés, il faut faire barrage au FN et donc voter pour le candidat UMP pour qu'il n'y ait aucun risque d'élection du FN", a lancé, François Hollande, ancien premier secrétaire du PS et probable candidat aux primaires socialistes.

"Là où le Front national est confronté à la droite républicaine et où le Parti socialiste est absent, j’appelle à voter contre le Front national, et donc, pour le candidat de la droite républicaine", a ajouté le député-maire PS d’Evry, Manuel Valls, dans un communiqué.

Enfin, le sénateur socialiste David Assouline a fustigé "l'irresponsabilité" de l’UMP et de Jean-François Copé. "Après avoir joué avec le feu, Jean-François Copé, ce soir, montre une ambiguïté coupable", a-t-il souligné. "Jean-François Copé ne choisit pas entre ceux qui défendent la République et ceux qui la combattent. A l'irresponsabilité, il ajoute le déshonneur", a-t-il jugé.

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