L'ouverture crée des tensions à droite comme à gauche

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Administrator User , modifié à
La formation de l'équipe gouvernementale crée des tensions à l'UMP comme au PS. A droite, on voit d'un mauvais oeil des hommes et des femmes de gauche prendre des places dans un gouvernement restreint. A gauche, François Hollande s'élève contre la politique de "débauchages individuels" menée par Nicolas Sarkozy.

Il y a ceux qui estiment que les lignes ont bougé et ceux qui restent sur leurs positions. En tout cas, l'ouverture prônée par Nicolas Sarkozy pour la formation de l'équipe gouvernementale crée des tensions. Face à la possible nomination de personnalités de gauche comme Bernard Kouchner, François Hollande a prévenu mardi : "celui qui irait dans un gouvernement de Fillon serait avec la droite et deviendrait un ministre de droite". Le premier secrétaire du PS a ajouté : "on ne devient pas socialiste avec François Mitterrand pour devenir Sarkozyste avec Nicolas Sarkozy". Eric Besson, passé du PS à l'UMP en cours de campagne, a été reçu plusieurs fois dans les bureaux provisoires du président élu de même qu'Anne Lauvergeon, ancien "sherpa" de François Mitterrand. Claude Allègre, ministre de la "gauche plurielle" l'a également rencontré samedi à La Lanterne, la résidence des Premiers ministres où il passait le week-end. "Ce n'est pas avec des destins individuels que l'on essaie de flatter que l'on fait une politique", a fait valoir François Hollande après une réunion des députés PS sortants et des candidats aux scrutins des 10 et 17 juin. "Je pense que cette manoeuvre-là montre que la morale en politique, elle est essentielle et que c'est nous qui défendons la morale en politique. Le débauchage, la trahison, la récupération individuelle des frustrations, je laisse ça à d'autres", a-t-il poursuivi au côté de Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Mais les tensions ne touchent pas que le PS. L'heure n'est pas aux "récompenses" mais au "rassemblement des talents", a prévenu Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, rappelant que le président élu n'a "jamais promis un poste à qui que ce soit" au sein du futur gouvernement. Nicolas Sarkozy, qui poursuit ses consultations, "souhaite effectivement associer des personnes qui, au-delà des clivages classiques et en bousculant ces clivages classiques, partagent une même conviction que notre pays a besoin de réformes", a-t-il confirmé. Ancien conseiller du président de l'UMP, Brice Hortefeux n'a pas souhaité commenter les informations le donnant à la tête d'un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale - l'une des propositions phares de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle. "J'ai toujours eu la même ligne de conduite depuis des années et des décennies que je le connais : sa décision sera la bonne. Cela évite les déceptions, les malentendus, les commentaires et cela évite aussi peut-être tout malheur anticipé." Etienne Guffroy (avec Reuters)