L’insoumission des députés PS, "c’est terminé"

Bruno Le Roux, patron des députés PS, a rarement été autant remonté contre ses troupes, coupables de désunion sur le texte des retraites.
Bruno Le Roux, patron des députés PS, a rarement été autant remonté contre ses troupes, coupables de désunion sur le texte des retraites. © MAXPPP
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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - L’abstention de 17 d’entre eux aura été la goutte d’eau pour leur patron, Bruno Le Roux.

Le Parti socialiste est passé tout près de l’humiliation mardi dernier lors du vote solennel de la réforme des retraites. Le texte a été adopté à une très courte majorité, par 270 voix contre 249, 17députés PS ayant choisi l’abstention. Et ce résultat serré, qui est une alerte politique sérieuse, n’a pas du tout plu. Le téléphone de Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée, a chauffé après le vote. Nombreux étaient les parlementaires socialistes agacés, le mot est faible, de voir des irréductibles s’affranchir encore une fois des règles de solidarité.  Et selon les informations de Caroline Roux, l'éditorialiste d'Europe 1, cela ne restera pas sans lendemain.

 

Des nouvelles règles de "vie collective". Rarement Bruno Le Roux, d’ordinaire plutôt placide, a fait montre d’autant de détermination. "Cette fois, c’est terminé!", a-t-il assuré à Europe 1. Mardi prochain, le patron des députés PS va donc annoncer de nouvelles règles de "vie collective". Cette jolie formule vise en fait à faire entrer tout le monde dans le rang. Désormais, les frondeurs pourront faire part de leurs désaccords en réunion de groupe, c’est-à-dire à huis clos, loin des caméras. Mais ils devront se conformer à la position de la majorité en public.

Dans la ligne de mire : le budget. Si le Parti socialiste veut ainsi serrer la vis, c’est que se profile le vote, beaucoup plus important encore que les retraites, sur le budget. Sur ce sujet, François Hollande a déjà prévenu : l’exécutif ne souffrira aucune défection. Alors que le Sénat risque bien de voter non, l’Assemblée ne peut pas faire défaut et doit être une base arrière d’unité et de soutien à la politique menée. En outre, l’épisode des retraites donne encore un peu plus l’impression d’une absence d’autorité et de maîtrise au sommet de l’Etat.