L’ingratitude auvergnate selon VGE

Valéry Giscard d'Estaing, 87 ans, n'a pas digéré son éviction du conseil régional auvergnat en 2004.
Valéry Giscard d'Estaing, 87 ans, n'a pas digéré son éviction du conseil régional auvergnat en 2004. © Maxppp
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AMERTUME - Dix ans après, Valéry Giscard d'Estaing vit toujours sa défaite aux régionales 2004 comme une souffrance "affective". 

Défaite douloureuse. Si Georges Brassens avait salué l’hospitalité locale dans sa célèbre chanson, Valéry Giscard  d’Estaing, lui, affirme vouloir écrire « un dictionnaire amoureux de l’ingratitude » à destination des habitants de la région. VGE garde en effet un souvenir amer de son passage à la tête de la région entre 1986 et 2004. Dans une interview accordée au journal La Montagne, l’ancien président de la République confie son incompréhension : "J'ai quand même été étonné que les Auvergnats ne soient pas plus conscients de ce qui avait été fait pour changer leurs conditions de vie et de travail". Il évoque également sa défaite aux régionales 2004 après 18 ans de mandat. "L’enjeu était moindre qu’en 1981 (défaite à l'élection présidentielle contre François Mitterrand),  mais l’élection était plus affective", a affirmé VGE. 

Attachement viscéral. De l’amertume, donc, mais pas de rancune pour l’actuel membre du Conseil Constitutionnel qui ne s’est pas senti "rejeté" au terme du scrutin, mais plutôt "écarté". Ecarté d’une région à laquelle il est pourtant attaché "génétiquement" selon  ses propres mots. Même s’il est né en Allemagne, l’arrière-grand père de Valéry Giscard d’Estaing a effectivement été maire de Clermont-Ferrand, où le jeune VGE a ensuite passé une bonne partie de sa scolarité. Largement refroidi par la défaite en 2004, ce lien viscéral avec la région s’est aujourd’hui distendu. Un divorce consommé depuis que VGE a "émigré" à Estaing, dans l’Aveyron. "Au moins ici, les gens dans la rue sourient. A Clermont, non, a-t-il déploré avec des accents de mari trompé. S’il venait à paraître, le Dictionnaire amoureux de l’ingratitude de l’ancien président pourrait donc commencer ainsi : "Il est à toi, cet ouvrage, toi l’Auvergnat, qui sans ambages, ne m’a jamais rendu hommage".