L'impossible choix de Marion Maréchal-Le Pen

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Les ténors du FN espèrent tous la candidature de la députée du Vaucluse en PACA pour les régionales.

L'INFO. Marion Maréchal-Le Pen ne voulait pas faire de politique. C'est son grand-père Jean-Marie qui l'a convaincue de se lancer, en 2012, alors qu'elle n'avait que 23 ans, pour les élections législatives. Depuis sa première victoire électorale dans le Vaucluse, la plus jeune députée de France a fait son trou. Et le psychodrame que vit le FN depuis quelques jours pourrait encore lui donner un peu plus de poids. Car si Jean-Marie Le Pen n'est pas investi aux régionales en PACA, comme l'assure Marine Le Pen, c'est Marion qui pourrait reprendre le flambeau. A moins que…

"Elle aurait une légitimité certaine à être candidate". Dans les rangs des ténors frontistes, ils sont nombreux à plaider pour la candidature de Marion Maréchal-Le Pen. "Elle aurait une légitimité certaine à être candidate", a ainsi estimé le secrétaire général du FN, Nicolas Bay, vendredi sur iTELE. "Il faudra voir si elle accepte ce défi dans un contexte certainement compliqué pour elle. Mais son implantation dans la région et son travail fourni en tant que députée font, je pense, d'elle la meilleure candidate potentielle", appuie Stéphane Ravier, sénateur des Bouches-du-Rhône. Pas un seul cadre n’a soutenu ouvertement une candidature de Jean-Marie le Pen depuis le début de cette crise intestine. Mais cette unanimité ne suffira peut-être pas à convaincre la députée du Vaucluse.

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"Je ne parle pas aux charognards". Depuis qu'il s'est déclaré intéressé par la bataille électorale en PACA, Marion Maréchal-Le Pen a toujours assuré qu'elle n'irait pas contre la volonté de son grand-père. Un grand-père dont elle est extrêmement proche et qui lui sera difficile de "tuer" politiquement. Marine y est prête, Marion beaucoup moins. "Elle n'entrera jamais frontalement en conflit avec son grand-père. Tant qu'il est candidat, elle n'ira pas", confirme un de ses proches dans Le Parisien.

Depuis que la "guerre frontiste" a éclaté, tout le monde a pris position. Tout le monde, sauf elle. Mercredi, Europe 1 l'a attendu devant son domicile de Montretout, près de Saint-Cloud. "Je ne parle pas aux charognards", a-t-elle simplement lâché. Elle d'habitude si prolixe sur Twitter s'est contentée de quelques messages sur les salles de shoot ou la loi sur le renseignement. Rien sur l"'actualité de son parti. Après l'énième dérapage de Jean-Marie Le Pen sur les "chambres à gaz, un détail de l'histoire", elle avait mis plus de temps que les autres à se désolidariser de ces propos. Pas facile de prendre des distances avec celui qui vous a tant appris.

Elle ne dira rien avant le 17 avril. Habile politique et méfiante du tourbillon médiatique,  Marion Maréchal-Le Pen a d'ores et déjà prévenu qu'elle ne s'exprimerait pas avant le bureau politique du 17 avril prochain. Ce soir là, Marine Le Pen et ses troupes voteront tous - à main levée - contre la candidature de Jean-Marie Le Pen en PACA. Ce dernier se défendra comme il le peut, mais "sans trop d'illusion". Il lui reste toutefois une carte dans sa manche : puisque tout le monde est désormais contre lui, pourquoi ne pas se présenter seul ?

Un jusqu'au-boutisme dont le président d'honneur est tout à fait capable. "Il y aurait alors un candidat du Front et un candidat dissident", a d'ores et déjà prévenu Marine Le Pen dans Le Figaro. Sa nièce pourrait-elle refuser la confrontation avec son grand-père? "Peut-être. Dans ce cas, quelqu'un d'autre le fera."

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