L'art devrait échapper à l'ISF

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avec AFP , modifié à
Filippetti assure que le gouvernement est contre l’intégration des œuvres dans le calcul de l’ISF.

A peine revenue dans le débat public, la taxation des œuvres d’art au titre de l’impôt sur la fortune (ISF) est déjà sur la sellette. La commission des Finances de l'Assemblée a beau avoir adopté mercredi un amendement allant dans ce sens, la ministre de la Culture a martelé son opposition à un tel projet. Et Aurélie Filippetti dispose d’appuis de poids selon elle : le président de la République et le Premier ministre.

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• Que prévoit cet amendement ? Ce rajout au projet de budget 2013 vise à inclure les œuvres d'art d'une valeur de plus de 50.000 euros dans le calcul de l'ISF. Le député à l’origine de cet amendement, le socialiste Christian Eckert, l’a justifié en estimant que le plus grand nombre devait participer à l’effort de rigueur et que l’art ne pouvait rester une exception. 

Pourquoi ce texte est (déjà) sur la sellette ? Parce que la ministre de la Culture a réaffirmé son opposition à une telle mesure, mais aussi parce qu’elle a rallié Matignon et l’Elysée. "Le Premier ministre et le président de la République sont sur la même ligne que moi", a-t-elle précisé au quotidien Les Echos.

Pourquoi Aurélie Filippetti est contre une telle taxation ? "Ce serait une grave erreur que de remettre en cause l'exception culturelle alors que la compétition internationale sur le marché de l'art est très forte, entre grandes métropoles occidentales, mais aussi avec la montée des nouvelles puissances comme la Chine", a-t-elle argumenté. Et la ministre de rappeler : "nous avons décidé de mettre en place une taxation exceptionnelle à 75% sur les revenus de plus d'un million d'euros, ainsi que de nombreuses mesures fiscales faisant participer les plus aisés".

Dernier argument d’Aurélie Filippetti : la culture a déjà payé un lourd tribu dans le cadre de la rigueur. "Pour redresser les comptes, la Culture est beaucoup mise à contribution, avec une baisse inédite de son budget de 3,3% en 2013", a-t-elle rappelé, "l'effort fait par l'ensemble du secteur de la culture est largement suffisant. Il ne faut pas tout déséquilibrer".

 

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