L'appel à "l’insurrection" de Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a regretté, dimanche place de la Bastille à Paris, que "la période d'essai" de François Hollade était "terminée" et que "le compte n'y est pas".
Jean-Luc Mélenchon a regretté, dimanche place de la Bastille à Paris, que "la période d'essai" de François Hollade était "terminée" et que "le compte n'y est pas". © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
MANIF - Le leader du Front de gauche a tenté de rassembler les partisans d'une "VIe République".

Le grand dimanche de Jean-Luc Mélenchon. Un an presque jour pour jour après l'élection de François Hollande, la gauche de la gauche avait rendez-vous dans la rue à Paris dimanche, à l'appel du front de gauche en général et de jean-Luc Mélenchon en particulier. Avant que le cortège ne s’ébranle, de la Bastille à la place de la Nation, les principaux leaders politiques présents à cette manifestation en faveur de la 6e République se sont adressés à la foule.

"Insurrection". Très attendu, Jean-Luc Mélenchon a retrouvé la tribune de la Bastille et ce rôle de tribun qu’il aime tant, plus d'un an après une première démonstration de force, en mars 2012. Le président du Parti de gauche a entamé son discours en fustigeant le début du quinquennat de François Hollande, assurant que "la période d'essai est terminée" et que "le compte n'y est pas". "Si vous ne savez comment faire, nous, nous savons", a lancé l'ex-candidat à la présidentielle de 2012 à l'adresse de la majorité socialiste au pouvoir.

Deux œillets rouges à la boutonnière, un foulard rouge autour du cou, le leader du Front de gauche a accusé François Hollande et les siens de ne pas respecter leurs engagements de la campagne présidentielle. "Nous n'avons pas changé d'avis, nous ne voulons pas de la finance au pouvoir, nous n'acceptons pas les politiques d'austérité", a-t-il lancé, sans jamais citer une seule fois le nom du président… mais évoquant le "petit monarque hors de tout contrôle". Au bout de trente minutes d’un discours parfois enfiévré, Jean-Luc Mélenchon a appelé à une "insurrection" pour "mettre un terme à ces politiques" d'austérité "qui nous conduisent au désastre".

La mobilisation. "Si vous ne voulez pas me mettre minable, il faut être plus de 100.000", lançait Jean-Luc Mélenchon il y a quelques jours. Du côté des organisateurs, le chiffre de 180.000 manifestants est mis en avant.

Et pour se faire une petite idée, Jean-Luc Mélenchon a publié une photo du rassemblement sur son compte Twitter :

30.000 selon la police. La préfecture a de son côté livré une estimation à 30.000 participants, ce qui n'a pas francheemnt plu à Jean-Luc Mélenchon. "Une ridicule provocation d'un ignorant  qui ne connaît même pas la contenance des places et rues de Paris", a-t-il réagi. Pour lui, Manuel "Valls est aux abois" et "son chiffrage ajoute à son naufrage politique". Invité du "Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI" dimanche, le ministre de l'Intérieur a pour sa part qualifié le leader du Front de gauche de "théoricien du chaos", l'accusant de "mettre du désordre, mettre de la tension dans notre pays alors que nous devons tous être concentrés vers le seul objectif: redresser le pays".

Les partenaires. Contrairement à la ligne officiel d’Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly est bien venue défiler aux côtés des troupes de Mélenchon. Et la candidate écolo à la présidentielle s’est d’abord dite "heureuse d’être ici avec les dizaines de milliers de militants de la gauche et de l'écologie qui veulent que ça change maintenant, qui veulent que ça change vraiment". "Nous avons la tête dure. Nous ne céderons ni aux menaces, ni aux flatteries, aux intimidations, aux rappels à l'ordre. Nous avons chacun nos histoires, nos traditions politiques, nos réflexes. Nous avons chacun notre vocabulaire et il est parfois très différent. Mais nous ne nous laisserons pas diviser", a exhorté l’ancienne magistrate, avant de céder le micro au patron des communistes, qui a regretté "une année gâchée."