L’ancienne majorité était-elle favorable à la réforme des rythmes scolaires ?

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Kim Biegatch et Laurent Guimier
FACT-CHECKING - Le socialiste Bruno Le Roux affirme qu’un rapport parlementaire de 2010 préconisait déjà le retour à la semaine de quatre jours et demi. Vrai ou faux ?

LA PHRASE - Le Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux était l’invité de BFM TV mardi soir. Alors que l’UMP ferraille dur contre la réforme Peillon, il a tenu à défendre le retour à la semaine de quatre jours et demi. Le patron des députés socialistes a donc dégainé un argument imparable. Il a affirmé que l’ancienne majorité - de droite - était, il n’y a pas si longtemps, elle-même favorable à cette réforme des rythmes scolaires. "En 2010, il y a eu un rapport parlementaire sur le fait qu’il fallait faire la semaine de quatre jours et demi qui n’avait pas été à l’époque écouté par le précédent gouvernement mais qui a été mis en œuvre avec courage par Vincent Peillon", a assuré Bruno Le Roux. Une façon de dire que les socialistes ont mis en œuvre une réforme que la droite avait laissé dans les cartons. 

>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :

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Le président du groupe socialiste évoque un rapport parlementaire de 2010 dont les 140 pages ont en fait été rédigées par des députés de droite et de gauche. Ce rapport, qui faisait consensus à l'époque, défend la réforme des rythmes scolaires telle qu’on la vit en ce moment : journées moins chargées pour les élèves, fin de la semaine de quatre jours et vacances d’été raccourcies. Sur ce point, Bruno Le Roux a raison. En 2010, l’UMP était d’accord sur le fait qu’il fallait en finir avec la semaine trop condensée de quatre jours.

Ce qui est faux en revanche, c’est que ce rapport n’est pas resté dans les cartons. Le lendemain de sa publication, le 8 décembre 2010, le ministre de l’Education Luc Chatel lance une grande concertation sur les rythmes scolaires. Six mois plus tard, en juillet 2011, il annonce la réforme pour la rentrée 2013. On retrouve donc exactement le même calendrier que celui de la réforme Peillon.

Si la droite était restée au pouvoir, la réforme des rythmes scolaires aurait donc très probablement été menée dans le même esprit que celle de la gauche. A un point près et c’est celui qui fâche aujourd’hui : le coût des activités périscolaires pour les mairies. Le rapport parlementaire tire clairement la sonnette d’alarme sur le problème du financement de ces activités. Contrairement à ce qu’affirme Bruno Le Roux, la réforme des rythmes scolaires n’a donc pas été ignorée par la précédente majorité.