L'Alsace défile "encore" contre la réforme territoriale

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Arthur Helmbacher et
Près de 2.000 personnes ont défilé dans les rues de Strasbourg pour protester contre la réforme territoriale.

"Ici repose l'Alsace". La pancarte, placée devant un cercueil recouvert du drapeau alsacien, était visible samedi après-midi dans les rues de Strasbourg. Car la mobilisation des Alsaciens contre la réforme territoriale ne faiblit pas. Près de 2.000 personnes selon la police, et 5.000 selon les manifestants, ont défilé dans les rues de la capitale alsacienne. La pomme de discorde est toujours la même, depuis des mois : le refus de la fusion de l'Alsace avec la Champagne-Ardennes et la Lorrain, au sein d'une région regroupant les trois entités territoriales. Malgré l'adoption de la réforme territoriale par l'Assemblée nationale, en seconde lecture à la fin du mois de novembre, les manifestants ne désarment pas.

Défendre la culture et la langue alsaciennes. Dimanche dernier, environ 1.300 opposants à la fusion avaient déjà défilé à Mulhouse. Ils étaient donc légèrement plus nombreux à protester samedi après-midi dans les rues de Strasbourg, avec parfois des pancartes virulentes à la main. Au sein du cortège, les manifestantes portaient presque toutes la coiffe alsacienne, symbolique de la région. "Comment imaginer un seul instant, qu'une culture et une langue qui ne concernent qu'une minorité de gens dans une grande région, vont avoir les moyens de les transmettre à leurs enfants ?", demande Isabelle, une opposante à la réforme territoriale.

"On ne casse rien, alors on ne nous écoute pas". Ils étaient 7.000 à 15.000 à manifester à Strasbourg le 11 octobre, avant l'examen du projet au Parlement.  Puis, le 23 novembre, près de 2.000 Alsaciens ont défilé dans la capitale alsacienne, alors que l'Assemblée venait pourtant de valider le principe d'un mariage à trois entre l'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Un manifestant menace : "On n’a jamais posé de bombes, on n’a rien cassé, donc on ne nous écoute pas. Les Corses et les Bretons, eux, cassent tout et ils sont écoutés. Alors on y viendra peut-être."

L’Europe appelée à l’aide. Malgré une fusion qui s’annonce inévitable, les manifestants sont catégoriques : même en cas de défaite, ils n’abandonneront pas leur combat. "Il y aura des actions en justice au Conseil de l’Europe (dont le siège est à Strasbourg, ndlr). Si la France veut notre disparition, on ira devant la justice européenne", certifie un opposant. Les manifestants ont ainsi tous attaché un petit ruban rouge et blanc, les couleurs de l’Alsace, aux grilles de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Tout un symbole dans la capitale européenne.

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