L’affaire Woerth n’est "pas réglée"

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Karine Lambin , modifié à
Laurent Fabius pense qu’Eric Woerth doit démissionner de son poste de trésorier de l’UMP.

Le socialiste Laurent Fabius a considéré lundi sur Europe 1 que le rapport de l’IGF sur Eric Woerth avait été "fait de bonne foi". Pour autant, il estime que sa publication "ne règle pas l’ensemble des problèmes, […] Un certain nombre de mesures sont à prendre sur le fond". Le député pense qu’il "faut nommer un juge d’instruction indépendant" et rappelle que le PS a demandé une commission d’enquête parlementaire.

Pour la première fois, Eric Woerth a évoqué lundi sur Europe 1 l'hypothèse d'une démission de son poste de trésorier de l'UMP, jugé incompatible par l'opposition avec sa fonction de ministre du Travail. Pour Laurent Fabius, il aurait dû y renoncer "depuis longtemps".

Au sujet du traitement médiatique de l’affaire, Laurent Fabius a dénoncé l’attitude de la majorité qui crie au "fascisme". "Il faut que la presse fasse son travail. C’est dérangeant sans doute, mais c’est comme ça qu’on avance dans une démocratie".

"Sarkozy n’a plus la confiance des Français"

Laurent Fabius n’attend "pas grand chose" de l’intervention de Nicolas Sarkozy sur France 2 lundi soir. Il comprend la méfiance des Français à l’égard du président, arguant que "les promesses ne sont jamais tenues". Et décrit une France "économiquement déprimée, socialement divisée et moralement affaiblie". Pour lui l’élection d’Anny Poursinoff à Rambouillet, dans une circonscription qui n’a jamais voté à gauche, veut dire que Sarkozy n’a plus la confiance des Français"

Une réforme "injuste"

Le projet de réforme des retraites sera présenté mardi en Conseil des ministres. Laurent Fabius y trouve "deux graves inconvénients : il ne règle pas la question et est terriblement injuste sur la question de la pénibilité et le partage entre salariés et non salariés".

Laurent Fabius garde aussi en mémoire la promesse de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de ne pas toucher à la retraite à 60 ans. Il considère que "la crise financière ne légitime pas qu’on prenne des mesures injustes". Ajoutant que si la gauche revenait au pouvoir en 2012, elle serait obligée de "reprendre l’ensemble du sujet".