Karachi : Fillon refuse une perquisition

François Fillon a refusé au juge Renaud Van Ruymbeke l'autorisation de perquisitionner la DGSE.
François Fillon a refusé au juge Renaud Van Ruymbeke l'autorisation de perquisitionner la DGSE. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre a refusé la demande du juge Van Ruymbeke de perquisitionner la DGSE.

Le secret-défense appliqué aux locaux de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ne sera pas levé. Même provisoirement. François Fillon a en effet refusé au juge Renaud van Ruymbeke l'autorisation de perquisitionner les locaux de la DGSE à Paris, dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Karachi, a-t-on appris lundi.

Ecoutes téléphoniques

Pour ce faire, le magistrat avait sollicité jeudi la déclassification temporaire des locaux du contre-espionnage français. Avec comme motivation l’objectif de saisir "tout document relatif à l'enquête", comme le contenu des écoutes téléphoniques réalisées en 1995 sur des membres du cabinet de François Léotard lorsqu’il était ministre de la Défense de 1993 à 1995.

C’est à cette période qu’avait été signé un contrat de vente de sous-marins au Pakistan. L’arrêt du versement des commissions dans le cadre de ce contrat, décidé par Jacques Chirac à son arrivée à l’Elysée, serait, selon une thèse, à l’origine de l’attentat du 8 mai 2002 dans la ville pakistanaise de Karachi, qui avait fait 15 morts, dont 11 Français.

Une loi récente

"La déclassification temporaire de tout ou partie des locaux de la DGSE (...) ne peut recueillir mon accord", écrit François Fillon dans sa réponse datée de vendredi. Le Premier ministre affirme avoir pris sa décision "compte-tenu en particulier de l'avis défavorable émis ce jour par le président de la Commission consultative du secret de la défense nationale" (CCSDN).

Selon une loi récente, la CCSDN donne son avis dans les deux mois après sa saisine par l’autorité administrative à l’origine de la classification de documents qu’un magistrat souhaite consulter. Dans la très grande majorité des cas, l’autorité concernée - un ministère, l’Elysée ou Matignon - suit l’avis de la Commission. Comme François Fillon l’a fait.