Juppé appelle l'UE à "organiser" la sortie de la Grèce de l'euro

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avec AFP , modifié à
Pour le maire de Bordeaux, "chercher à maintenir à tout prix" la Grèce dans la zone euro "fragiliserait l'ensemble du système".

Dimanche soir, consigne avait été donnée par Nicolas Sarkozy à tous les cadres des Républicains : pas de communiqué, pas de commentaires dans l’urgence, pas de charge politicienne. Lundi matin, au lendemain du "non" grec, Alain Juppé a visiblement décidé de s'affranchir des ordres du patron en publiant un billet de blog dans lequel il appelle à "organiser" la sortie de la Grèce de la zone euro "sans drame".

"Le gouvernement grec est habile à se victimiser". Le candidat à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017 a appelé à "tirer les conséquences" du "non" grec. "Son gouvernement est habile à se victimiser. Je ne doute pas qu'il trouvera de nombreux alliés dans nos médias, parmi nos économistes, ou à la gauche de la gauche pour dénoncer l'attitude de ses créanciers avides." Et Alain Juppé de rappeler que "si l'économie grecque est là où elle en est, c'est d'abord parce qu'il y a quelques années la vérité sur ses comptes a enfin mis en lumière l'ampleur de ses déficits dissimulés et que les réformes qui s'imposent depuis longtemps pour moderniser son système fiscal et ses régimes de retraite n'ont pas été faites", écrit le maire de Bordeaux.

"Nous devons l'aider à organiser sa sortie". Passé le constat, l'ancien Premier ministre tire sa propre leçon du choix du peuple grec. "Nous avons beaucoup fait pour l'aider. Cela dit, la Grèce n'est plus en mesure aujourd'hui d'assumer les disciplines de la zone euro. Chercher à l'y maintenir à tout prix, par des arrangements de circonstance, fragiliserait l'ensemble du système. Nous devons l'aider à organiser sa sortie, sans drame. Ce qui ne veut pas dire qu'elle doit aussi sortir de l'Union. Elle doit, si elle le souhaite, y garder sa place comme les autres Etats membres qui n'ont pas intégré la zone euro".

Macron "ne partage pas du tout cet avis". Emmanuel Macron, a fait savoir lundi qu'"à titre personnel, [il] ne partage pas du tout cet avis". Selon le ministre de l'Economie, "le temps est à l'analyse des résultats" et "il y a une responsabilité collective en terme de solidarité et de refinancement".