Jean-Pierre Raffarin
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M.B. , modifié à
INSTABILITÉ POLITIQUE - L'ancien Premier ministre a appelé, mardi sur Europe 1, François Hollande et Manuel Valls à établir une stratégie claire, tant pour leur politique intérieure qu'au niveau européen.
INTERVIEW

"On est au bord de la crise sociale", a-t-il lancé comme un avertissement. Jean-Pierre Raffarin, sénateur de la Vienne, s'est dit mardi au micro d'Europe 1 très inquiet de la situation du gouvernement. "Il n'y a plus de pilote", a-t-il fustigé. "On a deux grandes vagues, celle du chômage et celle des réfugiés, qui risquent de nous emporter. Et on n'entend pas véritablement la stratégie, la position de la France aujourd'hui."

"Extrême fragilité" de l'exécutif. L'ancien Premier ministre a souligné la situation délicate dans laquelle se trouve l'exécutif actuellement, alors que ses projets de loi sont très contestés au sein même de sa majorité, à l'instar de la réforme du droit du travail portée par Myriam El Khomri. "Le fait qu'il n'y ait plus de majorité pour soutenir le gouvernement, c'est une situation d'extrême fragilité", a déclaré Jean-Pierre Raffarin. "La faiblesse dans l'opinion publique de la côte [de popularité] de François Hollande est une préoccupation pour tous. Personne n'a à gagner d'avoir un président aussi faible." De fait, les cotes de popularité de François Hollande et de Manuel Valls ont connu des baisses significatives en février, selon le baromètre Ifop pour le Journal du dimanche. Le président et Manuel Valls ont perdu respectivement cinq et six points d'opinions favorables.

Le gouvernement doit "montrer sa détermination". Cette "instabilité" politique ne peut, pour Jean-Pierre Raffarin, que "servir le Front national". En conséquence, le sénateur a appelé François Hollande et Manuel Valls à "s'engager". L'exécutif doit "montrer sa détermination et avancer rapidement. Les hésitations, les retours en arrière, cette forme de bricolage, c'est préoccupant et cela fait gronder le pays", a t-il estimé. Sur la loi El Khomri, l'ancien Premier ministre souhaite donc que Manuel Valls aille "au bout de cette réforme". "C'est [un texte] lié à ce qu'a dit le président, à une politique pro-entreprise. Il faut aller dans cette direction-là."