Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Dupont-Aignan vers un rapprochement

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Jean-Pierre Chevènement en octobre 2013, à Paris. © THOMAS SAMSON / AFP
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L.H. avec AFP , modifié à
L'ancien ministre a quitté son propre parti et veut aujourd'hui créer "une alternative républicaine de Mélenchon à Dupont-Aignan".

"Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l'ouvrir, ça démissionne". Même s'il n'est plus ministre, Jean-Pierre Chevènement s'est de nouveau appliqué sa célèbre formule en quittant le Mouvement républicain et citoyen (MRC), dont il était le président d'honneur. A 76 ans, celui qui voulait "reprendre sa liberté" se dit désormais "partisan d'un dialogue" avec "tous ceux qui souhaitent une alternative républicaine, de Mélenchon à Dupont-Aignan".

"Le clivage droite-gauche ne correspond plus à la réalité". "Il faut créer un mouvement d'idées alternatif qui transcende les sensibilités historiques car on ne sortira pas de la France de l'ornière sans cela", déclare Jean-Pierre Chevènement lundi dans Le Parisien. "Le clivage droite-gauche ne correspond plus à la réalité depuis que la droite, tournant le dos au gaullisme, et la gauche, au projet de transformation sociale d'où est tirée sa légitimité, se sont retrouvées sur un projet soit-disant européen mais profondément régressif".

"Je suis partisan d'un dialogue sans exclusive et sans sectarisme avec tous ceux qui souhaitent une alternative républicaine, de Mélenchon à Dupont-Aignan", affirme l'ancien candidat à la présidentielle de 2002. "Ce qui est en jeu, c'est le redressement de la construction européenne à partir de ses nations".

Mélenchon n'en veut pas. C'est un "non" ferme et définitif pour Jean-Luc Mélenchon. D'ailleurs, ce dernier avait signifié en tête-à-tête à Jean-Pierre Chevènement qu'il rejetterait son offre. 

Jean-Luc Laurent, président du MRC, a indiqué que le parti, "à une forte majorité, ne (voulait) pas du dialogue préférentiel avec Nicolas Dupont-Aignan" que proposait Jean-Pierre Chevènement. Le principal intéressé, lui, semble enthousiaste. "Nous avons des convergences sur l'Europe, la soumission à Mme Merkel et la politique folle du gouvernement", déclare Nicolas Dupont-Aignan au Parisien. "Cela montre que les clivages habituels explosent, que les grands partis claquent de partout et vont s'effondrer comme des châteaux de cartes".