Jean-Marc Ayrault : Manuel Valls "fait ce qu'il peut"

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Le député PS et ancien Premier ministre était l'invité d'Europe 1 lundi.
INTERVIEW

Jean-Marc Ayrault, député PS de Loire-Atlantique et ancien Premier ministre, était l'invité de Thomas Sotto, lundi sur Europe 1. Interrogé sur l'action de Manuel Valls à Matignon, il a estimé que l'actuel locataire de Matignon "fait ce qu'il peut".

"Il fait ce qu'il peut. J'ai vu qu'hier, il avait beaucoup mouillé la chemise", a-t-il plaisanté, allusion à l'intense transpiration de Manuel Valls lors de son discours de La Rochelle, dimanche. "Quand on est Premier ministre, on mouille la chemise, que ça se voit ou pas", a affirmé Jean-Marc Ayrault. "C'est un combat de tous les jours".

Il veut rapprocher impôt sur le revenu et CSG. Reprenant un refrain déjà entonné lorsqu'il était à Matignon, Jean-Marc Ayrault a plaidé pour une réforme fiscale "pour aller vers un impôt citoyen plus simple, plus clair, plus lisible et plus progressif en rapprochant la CSG et l'impôt sur le revenu". "L'impôt sur le revenu est payé par 47% des Français aujourd'hui. C'est risqué pour la démocratie", a-t-il jugé. "Neuf Français sur dix paient plus de CSG que d'impôt sur le revenu. Ça veut dire qu'il y a un problème". Conclusion de Jean-Marc Ayrault : "je pense que le moment est venu d'agir sur la CSG en rapprochant les deux impôts".

François Hollande a promis des baisses d'impôt "quoi qu'il arrive" en 2016. "Je n'ai pas de raison de ne pas lui faire confiance", a estimé Jean-Marc Ayrault. En revanche, "pour ceux qui vont établir le budget, ça va être difficile", a-t-il jugé. "Si on baisse les impôts pour les uns, ce n'est pas pour les augmenter pour les autres". Par conséquent, "ça ne peut se faire que si on continue à diminuer la finance publique", a affirmé l'ancien Premier ministre, qui vient de publier avec le député PS Pierre-Alain Muet un livre intitulé Pour un impôt juste, prélevé à la source (éditions Jean-Jaurès).

Droit du travail : il prône "le dialogue social". Alors que Manuel Valls souhaite moderniser le droit du travail, Jean-Marc Ayrault a mis en garde : pour lui, la réforme du Code du travail ne doit pas être "l'alpha et l'omega d'une politique du travail". "Si on veut améliorer le fonctionnement de nos entreprises, les rendre plus performantes, plus compétitives, ça ne peut pas se faire en diminuant les garanties qu'on donne aux salariés", a-t-il averti. "Ça ne peut se faire que par une méthode, c'est ma méthode et j'y crois : le dialogue social".

La présidence de l'Assemblée "m'intéresse". Jean-Marc Ayrault a également fait part de son intérêt pour la présidence de l'Assemblée nationale, si Claude Bartolone était élu président du conseil régional d'Ile-de-France et venait à quitter le Perchoir. "Beaucoup me le disent, beaucoup me sollicitent, mais pour l'heure il s'agit de gagner les élections régionales", a-t-il d'abord éludé. Mais "bien sûr que cette fonction m'intéresse, comme tout ce qui pourrait me conduire à être utile pour le pays", a ajouté le député. "Si à ma place je peux être utile, je suis toujours disponible".