Jean-Louis Debré : "Je n'ai jamais senti ce que j'appelle une amitié entre Chirac et Balladur"

Jean-Louis Debré, Europe 1, 1280
"Ils se vouvoyaient, il y avait une très grande distance. Je n'ai jamais senti de proximité" entre Chirac et Balladur, confie Jean-Louis Debré. © Europe 1
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G.D , modifié à
Jean-Louis Debré, proche de Jacques Chirac, avoue n'avoir "jamais senti de proximité" entre Jacques Chirac et Édouard Balladur, pourtant présentés comme des "amis de trente ans" avant la présidentielle de 1995.
INTERVIEW

Jacques Chirac et Édouard Balladur, souvent présentés comme des "amis de trente ans" avant l'élection présidentielle de 1995, étaient-ils vraiment amis ? Selon Jean-Louis Debré, proche du premier dont il a été ministre de l'Intérieur entre 1995 et 1997, pas vraiment. 

"Je n'ai jamais senti de proximité." "Je n'ai jamais senti ce que j'appelle une amitié entre Chirac et Balladur", a confié l'ancien président de l'Assemblée nationale (2002-2007) dans l'émission Hondelatte raconte, lundi sur Europe 1. "Ils se vouvoyaient, il y avait une très grande distance. Je n'ai jamais senti de proximité", complète celui qui a également été président du Conseil constitutionnel (2007-2016).

Il se rappelle particulièrement d'un événement. "Avant que Balladur ne devienne Premier ministre (de cohabitation sous la présidence de François Mitterrand entre 1993 et 1995, ndlr), il avait organisé une réunion avec des hauts fonctionnaires toutes les semaines pour parler d'un certain nombre de programmes", raconte-t-il avant d'expliquer que Jacques Chirac lui avait demandé d'assister à ces réunions. "Je veux que tu me rapportes tout ce qui est proposé à Balladur par ces hauts fonctionnaires que je lui ai envoyés", lui avait-il demandé à l'époque.

"Une amitié politique." Pour Jean-Louis Debré, ces différents éléments prouvent que la relation entre les deux hommes n'était pas aussi solide que ce que l'on pouvait croire : "Je vois, à travers un certain nombre de signes, que cette amitié n’est pas ce qu’on appelait une vraie amitié. C'est une amitié politique." Une amitié politique définitivement enterrée en 1995, lorsque Édouard Balladur décide de devenir candidat à l'élection présidentielle, face à Jacques Chirac.