Jean-François Copé : "On tape beaucoup sur Donald Trump mais il ne fait qu'appliquer son programme"

Jean-François critique les méthodes diplomatiques d'Emmanuel Macron.
Jean-François critique les méthodes diplomatiques d'Emmanuel Macron. © Europe 1
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Pour Jean-François Copé, Emmanuel Macron ne parviendra pas à influencer Donald Trump "avec des tapes dans le dos". Il demande une diplomatie européenne forte.
INTERVIEW

C'est un fiasco en forme de terrible rappel à la réalité. Alors qu'il avait consenti à signer le communiqué commun du G7 samedi, Donald Trump a retiré le sceau américain à la dernière minute, vexé par des propos du Premier ministre canadien Justin Trudeau. Un revirement qui doit alerter Emmanuel Macron, selon Jean-François Copé. "La diplomatie de la tape dans le dos, des embrassades devant les caméras et des invitations à dîner à la Tour Eiffel, c'est bien gentil mais ça ne marche pas", critique le maire de Meaux, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1 dimanche.

Trump et la "realpolitik". Pour Jean-François Copé, l'échec du G7 doit pousser la France à reconsidérer sa façon de dialoguer avec les États-Unis. "Tout ce qui compte en diplomatie, c'est l'alignement des intérêts. Or, nos intérêts et ceux de Donald Trump ne sont clairement pas les mêmes", affirme Jean-François Copé. "En France, on tape sur Donald Trump à longueur de journée. Mais il fait simplement ce pour quoi il a été élu. Il avait un programme extrémiste et il le met en place. Il avait promis de torpiller 70 ans de libre-échange transatlantique et 25 ans de commerce nord-américain. Pour le même prix, il insulte Poutine avant de se réconcilier avec lui. Tout cela a un nom : c'est de la realpolitik", souligne l'élu LR.

 

Plus d'Europe. L'ancien président de l'UMP incite désormais Emmanuel Macron à se tourner vers ses partenaires européens. "Le message de ce fiasco, c'est que jamais on a autant eu besoin d'Europe. Nos intérêts sont alignés avec l'Allemagne, la zone euro, l'UE et même au-delà", martèle Jean-François Copé. "Emmanuel Macron a eu raison de mettre les pieds dans le plat sur l'Europe, maintenant il faut que les Allemands acceptent de bouger, notamment sur la création d'un vrai fonds d'investissement européen. Le deuxième grand sujet, c'est la défense. On ne peut pas rêver d'une grand diplomatie européenne si on n'a pas de politique de défense digne de ce nom."