Jacques Chirac a choisi de faire court pour dire au revoir aux Français. Pour la dernière fois, dans une allocution de 5 minutes 30, le chef de l'Etat sortant s'est adressé à la France depuis l'Elysée. Il a déclaré qu'il transmettrait mercredi ses pouvoirs à Nicolas Sarkozy "avec la fierté du devoir accompli" et avec "confiance dans l'avenir" de la France. Le chef de l'Etat, qui avait fait campagne en 1995 sur le thème de la fracture sociale, a demandé aux Français de rester "toujours unis et solidaires" en dépit "des différences de conception, des divergences de vue". "Une Nation, c'est une famille", a-t-il souligné. "Bien sûr, nous sommes profondément divers. Bien sûr, il peut y avoir des différences de conception, des divergences de vue", a-t-il dit. "Mais nous devons, dans le dialogue, dans la concorde, nous retrouver sur l'essentiel. C'est comme cela que nous continuerons à avancer." "Unie, et en poursuivant sur la voie engagée, la France s'affirmera comme une terre exemplaire de progrès et de prospérité", a insisté Jacques Chirac. Il a également dit sa fierté d'avoir eu "le très grand honneur" de servir les Français. "Je veux vous dire la force du lien qui, du plus profond de mon coeur, m'unit à chacune et à chacun d'entre vous", a-t-il déclaré. "Ce lien, c'est celui du respect, c'est celui de l'admiration, c'est celui de l'affection pour vous, pour le peuple de France et je veux vous dire à quel point j'ai confiance en vous, à quel point j'ai confiance en la France", a-t-il poursuivi. Jacques Chirac a estimé que son successeur, qu'il a cité deux fois, "aura à coeur de conduire notre pays plus avant sur les chemins de l'avenir". Il a d'ailleurs adressé ses voeux à Nicolas Sarkozy: "Tous mes voeux l'accompagnent dans cette mission, qui est la plus exigeante et la plus belle qui soit, au service de notre Nation. Cette Nation magnifique que nous avons en partage." "La France, notre Nation, mes chers compatriotes, nous devons toujours en être profondément fiers", a-t-il conclu.Concernant son propre avenir, il se dessinera à l'ombre de sa Fondation, qui verra le jour à l'automne. "Dès demain, je poursuivrai mon engagement dans ces combats pour le dialogue des cultures et pour le développement durable", a-t-il dit. "Je le ferai en apportant mon expérience et ma volonté d'agir pour faire avancer des projets concrets en France et dans le monde." Son successeur, Nicolas Sarkozy, 52 ans, sera intronisé mercredi matin à l'Elysée. La passation de pouvoirs débutera à 11h00.