Jacques Attali prône "l'économie positive, le capitalisme patient"

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L'économiste Jacques Attali organise, avec sa fondation, des "grands états généraux de la planète" le 1er septembre à Paris, pour anticiper les problématiques sociétales de demain.
INTERVIEW

Jacques Attali ne veut pas "se contenter de faire des diagnostics", il souhaite "agir de manière concrète". Le fondateur et président de Positive Planet organise le "Global Positive Forum", une sorte "d'états généraux de la planète" qui rassemblent des chefs d’entreprises, des directeurs d’ONG, des entrepreneurs sociaux, des penseurs, des artistes et des citoyens engagés pour échanger et penser collectivement des réponses aux grands défis de demain. "On ne peut pas attendre que ça devienne des urgences", plaide-t-il sur Europe 1, mardi.

Encourager "une économie positive". Pour l'économiste, "tout est lié" : "les enjeux de l'environnement, les injustices, le racisme, l'éducation, l'emploi, l'inégalité entre les sexes, la démocratie, la lutte contre la corruption (…) Il faut réfléchir aux enjeux de très long terme pour notre pays et la planète et essayer de proposer des solutions concrètes pour qu'on sorte de l'urgence." Pour répondre efficacement à ces problématiques, Jacques Attali veut encourager une "économie positive", "celle qui prend en compte l'avenir de ses enfants, l'intérêt des générations suivantes. Celle qui fait passer le long-terme avant le court-terme, y compris sur les marchés financiers, ce qu'on appelle le capitalisme patient". 

Penser au long-terme plutôt qu'au court-terme. En organisant ce grand forum, Jacques Attali veut inciter les grands dirigeants à peser dans la balance. "Il est très important, et c'est le rôle du gouvernement, de pousser les investisseurs à prendre des décisions, non pas en fonction de leur intérêt immédiat mais en fonction de leur intérêt de long terme", insiste-t-il. "L'humanité ne pourra pas survivre si les hommes politiques, comme les dirigeants d'entreprise, ne pensent pas à l'intérêt du long-terme et pas seulement aux cours de bourse de la semaine prochaine".