Jack Lang évoque une suppression du poste de Premier ministre

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Jack Lang se réjouit qu'Emmanuel Macron vienne présenter son programme devant le Congrès © CHRISTOPHE ENA / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Jack Lang souhaite que le président de la République soit mis à l'épreuve de l'Assemblée nationale régulièrement et plus seulement devant les électeurs à l'issue de son quinquennat. 

L'ancien ministre Jack Lang défend lundi l'idée d'un président de la République "responsable devant le Parlement", à travers un dialogue régulier entre l'Élysée et les deux chambres, voire une "suppression (du) poste de Premier ministre", explique dans Le Parisien lundi l'ancien ministre de la Culture.

Un chef d'État responsable aussi devant le gouvernement. "Si on supprimait le poste de Premier ministre, le chef de l'État serait aussi chef du gouvernement. Il deviendrait responsable devant le Parlement", détaille Jack Lang, qui faisait partie de la commission de révision constitutionnelle de 2008, qui a introduit la possibilité de ce discours devant le Congrès. "Mais les esprits sont prêts à ce que celui qui détient tous les pouvoirs ne soit pas comptable de ses actes qu'une seule fois, devant les électeurs, au terme de son quinquennat", a-t-il ajouté.

Un Congrès tous les six mois ? "Beaucoup sont attachés au rôle de Premier ministre, y compris le chef de l'État qui estime que c'est une bonne chose d'avoir un fusible", analyse l'ancien député du Pas-de-Calais, alors qu'Emmanuel Macron prononcera lundi après-midi son premier discours devant le Congrès. Édouard Philippe prononcera, lui, sa déclaration de politique générale mardi devant l'Assemblée nationale.

"Je me réjouis de son geste de venir présenter son programme", a salué Jack Lang. "Je souhaite que cela devienne (...) un rendez-vous régulier, tous les six mois par exemple, mais aussi l'occasion d'un vrai débat entre le président et les parlementaires", a-t-il également préconisé, tout en jugeant que ce ne serait "pas le cas ce lundi car le mandat d'Emmanuel Macron commence à peine". À l'issue de son adresse solennelle aux parlementaires, Emmanuel Macron quittera l'hémicycle pour faire place à un débat sans vote.

Un rassemblement qui fait polémique. Son choix d'une allocution devant le Congrès fait polémique. Les députés du groupe La France insoumise (LFI), deux députés UDI et des parlementaires communistes ont décidé de boycotter l'événement, déplorant notamment que l'Assemblée et le Premier ministre soient ainsi court-circuités. "Je voudrais que le président prenne, par la pratique régulière du dialogue avec le Parlement, ses responsabilités", juge au contraire Jack Lang. "On peut ouvrir une vraie réflexion sur le régime politique français sans avoir à recourir dès maintenant à une nouvelle révision de la Constitution", conclut-il.