IVG : une «diversion politique», accuse Marine Le Pen

Marine Le Pen a accusé mercredi la majorité de vouloir faire une "diversion politique" avec sa proposition d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution.
Marine Le Pen a accusé mercredi la majorité de vouloir faire une "diversion politique" avec sa proposition d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour Marine Le Pen, la proposition de la majorité d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution est une "diversion politique". La finaliste de la présidentielle affirme que cela traduit une volonté de ne pas mettre "le focus sur les préoccupations principales des Français aujourd'hui et leurs difficultés, qui est le pouvoir d'achat, qui est la sécurité, qui est l'immigration hors contrôle".

Marine Le Pen a accusé mercredi la majorité de vouloir faire une "diversion politique" avec sa proposition d'inscrire le droit à l'avortement dans la Constitution, tout en précisant que le RN n'a "jamais remis en cause l'accès à l'IVG". "La réalité, c'est que En marche effectue une diversion politique car il ne veut pas que le focus soit mis sur les préoccupations principales des Français aujourd'hui et leurs difficultés, qui est le pouvoir d'achat, qui est la sécurité, qui est l'immigration hors contrôle", a dénoncé sur franceinfo la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, estimant que "le droit à l'IVG n'est remis en cause par personne".

"Nous n'avons jamais remis en cause l'accès à l'IVG"

Interrogée sur les prises de position de plusieurs députés du RN comparant l'avortement à un génocide, Marine Le Pen a répondu : "Il y a un mouvement politique, ce mouvement politique détermine une ligne politique qui est votée par les adhérents, c'est moi qui la porte depuis 10 ans" et "la ligne du mouvement est très claire : nous n'avons jamais remis en cause l'accès à l'IVG". "Chacun peut avoir son avis sur des sujets qui sont des sujets sensibles, des sujets de société, dont j'ai toujours dit d'ailleurs qu'ils devraient être réglés par référendum", a poursuivi Marine Le Pen.

"Qu'il y ait des personnes qui ne se réjouissent pas de voir qu'il y a encore 200.000 avortements par an en France, c'est pas critiquable, personne ne peut se réjouir de cela", a-t-elle ajouté. Une révision constitutionnelle sur le sujet? "Pourquoi pas? Mais si on ouvre une révision constitutionnelle, nous avons beaucoup de choses à y mettre, nous voudrons intégrer le droit des étrangers, nous voudrons y intégrer la suppression du droit du sol, nous voudrons y intégrer la modification des conditions d'accès à la nationalité française, nous voudrons intégrer la supériorité de la Constitution sur les textes internationaux", a répondu la députée du Pas-de-Calais.

Un droit mis à mal aux États-Unis

Dans un entretien au journal Le Figaro publié mercredi, Marine Le Pen précise que s'il devait y avoir un vote au Parlement, elle laisserait aux élus RN "dans l'Hémicycle une liberté de vote. Même si je sais que la quasi-unanimité des députés votera sur la ligne du mouvement", ajoute-t-elle. La Première ministre, Élisabeth Borne, s'est rendue mercredi au siège du Planning familial, pour rappeler "l'importance de protéger le droit et l'accès à l'avortement en France", trois jours après l'annonce d'une proposition de loi pour l'inscrire dans la Constitution, en réaction à la décision de la Cour suprême des États-Unis de torpiller ce droit.