Interdiction des portables à l'école : "Que Macron s'occupe de Trump et de Merkel plutôt que des règlements intérieurs des collèges !", estime Luc Ferry

Luc Ferry s'et emporté contre la loi interdisant les portables à l'école et dans les collèges : une mesure "ridicule", une "blague".
Luc Ferry s'et emporté contre la loi interdisant les portables à l'école et dans les collèges : une mesure "ridicule", une "blague". © EUROPE 1
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Ugo Pascolo , modifié à
Pour l'ancien ministre de l'Education nationale, l'interdiction des téléphones portables n'est qu'une question de communication, puisqu'une loi similaire existe déjà.
INTERVIEW

"C'est une blague". Invité d'Europe 1 Week-end samedi Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, réagit avec vigueur au vote de l'interdiction du portable à l'école et au collège de l'Assemblée nationale. Très remonté, il dénonce une loi "ridicule". 

Une loi qui existe déjà. "Nous sommes dans une logique de communication puisque la loi existe déjà", lance Luc Ferry au micro d'Europe 1 en faisant référence au code l'éducation nationale qui interdit depuis le 12 juillet 2012 les portables "durant toute activité d'enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur". "Je m'interroge toujours sur un président de la République qui veut faire une loi qui existe déjà. (...) J'aurais voulu qu'au lieu de répéter une loi, on réfléchisse un peu à l'usage pédagogiques des portables", tonne-t-il.

Une réflexion de fond sur les usages pédagogiques. "Il faut arrêter de rejeter tout ce qui est moderne en dehors de l'école comme si c'était le diable qui entrait ! Il faut réfléchir aux usages utiles et nuisibles du portable : on peut l'utiliser en classe dans différentes matières comme la chimie, la physique, la géographie etc.". "J'attendais de Jean-Michel Blanquer une vraie réflexion de fond. Evidemment aucun prof ne veut que ses élèves pianotent pendant ses cours, mais le problème c'est qu'il y a des usages pédagogiques", déroule l'ancien ministre de l'Education nationale et de la Recherche. 

"S'il y a un mérite à interdire les portables à l'école, il revient à Luc Châtel". "Mais le malheureux Jean-Michel Blanquer se trouve dans une situation où le monarque républicain lui dit 'voilà j'ai annoncé ça en campagne, maintenant il faut mettre ça en musique' donc les ministres sont là pour obéir au président de la République. (...) Que Macron s'occupe de Trump et de Merkel plutôt que des règlements intérieurs des collèges !", lâche-t-il. "Et s'il y a un mérite à interdire les portables à l'école, il revient à Luc Châtel [ministre de l'Education nationale entre 2009 et 2012, ndlr] et pas à Macron !".