Inégalités salariales : "Macron n'a pas besoin de faire de nouvelles lois, elles sont déjà là", rappelle Yvette Roudy

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Yvette Roudy a été la première ministre dédiée aux droits des femmes. © ERIC FEFERBERG / AFP
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M.BE , modifié à
La première femme à avoir eu un ministère dédié aux droits des femmes en France, Yvette Roudy, appelle sur Europe 1 le président à appliquer les lois existantes sur l'égalité salariale. 
INTERVIEW

Alors que l’exécutif a annoncé ses mesures pour lutter contre les inégalités salariales, l’ancienne ministre des Droits de la femme de 1981 à 1986, Yvette Roudy, a appelé Emmanuel Macron à appliquer les lois déjà existantes. "Il faut d’abord que le président applique les lois existantes. Il n’a pas besoin d’en faire de nouvelles, elles sont là, et elles sont nombreuses. J’en ai fait quelques-unes et d’autres après moi en ont fait", conseille jeudi dans Europe Soir Yvette Roudy, 88 ans, auteure d’une loi pour l’égalité salariale en 1983.

Mais 35 ans après cette loi, celle qui était alors la première ministre consacrée aux droits de la femme en France, constate que rien n’a changé. "On n’y est pas du tout (…) Les Droits des femmes procèdent par à-coups : de temps en temps ils avancent, de temps en temps ils reculent et en ce moment ils reculent", déplore-t-elle.

Pour un véritable ministère des droits des femmes

Yvette Roudy recommande notamment de former les inspecteurs du travail, affirmant qu’ils ne connaissent pas les lois sur l’égalité salariale : "Les inspecteurs du travail ne connaissent pas les lois. Il faut d’abord les former, à vérifier sur place auprès des entreprises, leur donner des instructions et ensuite qu’ils nous communiquent les entreprises condamnées."

L’ancienne ministre socialiste estime aussi que le pays devrait avoir un ministère dédié aux droits des femmes, alors qu’il n’existe aujourd’hui qu’un secrétariat d’Etat. "Un ministère siège autour de la table du Conseil des ministres chaque semaine, alors que le secrétariat d’Etat ne siège que lorsque son sujet est inscrit à l’ordre du jour", explique-t-elle.