Ina : le document qui a provoqué la chute d'Agnès Saal

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LE COMPTEUR TOURNE - Épinglée pour avoir dépensé plus de 40.000 euros de taxis en dix mois, Agnès Saal a quitté ses fonctions au sein de l’Ina. 

Moins de 48 heures après sa mise en cause pour ses frais de taxis démesurés, la PDG de l'Institut national de l’audiovisuel (Ina), Agnès Saal, a présenté mardi soir sa démission, à la demande de Fleur Pellerin. Son tort : avoir dépensé pour 40.000 euros de taxis en moins d’un an, dont 7.600 euros par son fils qui disposait de son code de réservation auprès de la compagnie G7, alors qu’elle disposait d’une voiture avec chauffeur. L’hebdomadaire Challenges a pu avoir accès au document qui a provoqué la chute d’Agnès Saal. Voici quelques extraits.

Facture totale : 40.915,31 euros. Dans un dossier de 68 pages, le (ou les) corbeau(x) empilent les onze factures de taxis de mai 2014 à mars 2015. Sur cette période de 10 mois, Agnès Saal a donc dépensé très exactement 40.915,31 euros. Dans le détail, l’Ina aurait réglé 266 courses pour 7.840,66 euros les week-ends et jours fériés au nom de la présidente et 204 courses  pour un montant de 7.600,22 euros… pour son fils.

Des factures doubles au même moment. La lettre envoyée aux administrateurs va même souligner un fait assez étonnant. "Un certain nombre de courses dont les dates et les horaires se déroulent au même moment alors que la personne transportée est la même et alors même que les lieux de prise en charge et de destination sont différents, voire géographiquement opposés". Plusieurs taxis auraient donc été commandés au même moment… par la même personne.

6.161 euros de taxis… pendant ses congés. Autre pépite relevée par l’hebdomadaire Challenges, les factures de taxis mois par mois. On s’aperçoit que l’Ina aurait réglé 6.161 euros de frais de taxis pour le seul mois d’août. A cette époque, Agnès Saal était en congé.

La défense d’Agnès Saal. Face à de telles accusations, la désormais ex-PDG de l’Ina a joué la carte de la sincérité. "En tant que PDG de l'Ina, j'ai une voiture de service avec chauffeur à disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler 12 à 15 heures par jour ni les week-ends, j'ai également un abonnement aux taxis G7, car je n'ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait déjà existé avant mon arrivée et je l'ai repris", a-t-elle tenté d’expliquer. En vain

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