Immobilier : le coup de pouce de Hollande

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avec AFP , modifié à
Le président a annoncé un abattement exceptionnel sur les plus-values de cessions immobilières.

L'INFO. François Hollande a assuré dimanche soir avoir pris la mesure de la crise dès son arrivée au pouvoir, balayant les reproches d'attentisme en expliquant avoir lancé très rapidement les mesures pour relancer l'économie même si "les résultats tardent".

Un abattement exceptionnel pour 2014. Parmi les déclarations marquantes de la soirée, le président de la république a annoncé dimanche la mise en place d'un abattement exceptionnel pour 2014 sur les plus-values de cessions immobilières, pour ramener de la fluidité sur le marché du logement, et a indiqué espérer que sa mise en oeuvre puisse intervenir dès l'automne. "On n'aura plus besoin d'attendre 30 ans pour être exonéré d'impôt" lors d'une cession immobilière. "On va ramener ça à 22 ans, ce qui était le système précédent, et il y aura même un abattement exceptionnel pour l'année 2014", a-t-il déclaré.

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Le chef de l'Etat a précisé que la mesure sur l'exonération sera inscrite en loi de finance pour l'année prochaine, "donc dès 2014". "Comme je l'annonce, et pour éviter que les transactions soient ralenties, et si le gouvernement informe correctement le Parlement, on pourra même avoir une application dès le 1er septembre", a-t-il dit. Ces annonces visent à ce que "le marché soit alimenté", a dit François Hollande. "Ce que je veux, c'est pas faire un cadeau à des propriétaires. Ce que je veux c'est que ces propriétaires qui veulent céder leur bien, d'autres qui veulent les acheter, puissent le faire, et que les prix baissent", a-t-il expliqué.

Une mesure inutile ? Pour Laurent Vimont, le président de Century 21, interrogé par Europe 1, cette annonce n'aura toutefois que peu d'impact sur le marché immobilier: "Pour Cédric Mignon, directeur du développement des Caisses d'Epargne, interrogé par Europe 1, ces conseillers doivent toutefois être beaucoup plus disponibles : "A l'avenir, le conseiller devra être accessible en permanence : il répondra par téléphone, par e-mail, par tchat ou visioconférence. Ce sera presque un "e-conseiller", qui pourra faire des ventes à distance, en face à face, voire même directement chez le client", explique-t-il. Sans compter que les résidences secondaires se trouvent rarement là où l'on veut installer son logement principal : "Les gens qui veulent acheter un logement à Paris, là où c'est compliqué, ne sont pas concernés par la libération d'appartements à Carnac, à Dunkerque, ou ailleurs sur le littoral...", regrette-t-il.

"Les réformes ont été lancées". "Ce n'est pas le rythme des réformes qui est jugé trop lent, ce sont les résultats qui tardent", a-t-il aussi assuré. "Je n'ai pas attendu (...) Les réformes ont été lancées", a-t-il souligné, citant notamment "le pacte de compétitivité", "les emplois d'avenir et les contrats de génération" pour combattre le chômage. Des solutions de retour à l'emploi de nature selon lui à "donner du pouvoir d'achat". "Je comprends les impatiences et en même temps je sais ce qu'est la réalité de mon pays", a-t-il aussi affirmé relevant que "la France qui a pris un retard depuis longtemps" et que sa "mission est de la faire avancer". Il a maintenu son objectif d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année.

Un temps de cotisation mieux adapté. François Hollande a confirmé que le gouvernement augmenterait la durée de cotisation pour obtenir ses droits à la retraite, pour "suivre" l'évolution de l'espérance de vie. "Dès lors que nous vivons plus longtemps, notre durée de cotisation doit suivre (...) pour le moyen et long terme", a-t-il dit . La durée de cotisation requise pour obtenir une retraite à taux plein aujourd'hui est de 41,5 ans.
             

stéphane richard elysee maxppp 930620

Stéphane Richard maintenu. Enfin, François Hollande est revenu sur le cas du PDG d'Orange, Stéphane Richard, en annonçant que les représentants de l'Etat au conseil d'administration d'Orange voteront lundi pour le maintien à son poste du PDG de l'entreprise. Stéphane Richard, mis en examen dans le cadre de l'affaire Tapie."Tant que Stéphane Richard peut être dirigeant de cette entreprise sans qu'il y ait de conséquences de la procédure judiciaire, il restera", a dit le président. "Il peut rester dès lors que la procédure judiciaire lui permet encore d'être dirigeant de l'entreprise", a ajouté le chef de l'Etat.