Ils ont marqué l’Assemblée, mais ils la quittent

Plusieurs figures de l’hémicycle ont en effet décidé de ne pas se représenter dans leur circonscription, après parfois plusieurs décennies de présence.
Plusieurs figures de l’hémicycle ont en effet décidé de ne pas se représenter dans leur circonscription, après parfois plusieurs décennies de présence. © PATRICK KOVARIK / AFP
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Plusieurs figures de l’hémicycle ne se représenteront pas en 2017 après, parfois, plusieurs décennies de présence et des coups d’éclat. 

Les élections législatives de 2017 seront l’occasion de tourner plusieurs pages politiques. Plusieurs figures de l’hémicycle ont en effet décidé de ne pas se représenter dans leur circonscription, après parfois plusieurs décennies de présence. Et comme la 14ème législature s’est achevée mercredi, ils n’y reviendront plus. Certains ont marqué la récente histoire politique par des coups d’éclat plus ou moins honorables. D’autres ont réussi l’exploit de résister aux alternances politiques pour se maintenir sans discontinuer pendant plusieurs mandats consécutifs. D’autres enfin sont plus connus pour des fonctions qu’ils ont occupées que pour leur députation, mais leur départ reste un (petit) événement.

Claude Bartolone, l’autre président qui renonce. Le président de l’Assemblée nationale a attendu le tout dernier moment pour annoncer son retrait. C’est mercredi, lors de la dernière séance du quinquennat, que l’élu de Seine-Saint-Denis a fait part de sa décision. "Vous mesurez, sans doute, l'émotion qui est la mienne, puisque c'est aujourd'hui - parce que je l'ai choisi - la dernière fois que j'entre en tant que député dans cet hémicycle où j'ai été élu pour la première fois en 1981, à la suite de l'élection du président François Mitterrand", a-t-il déclaré depuis le Perchoir.

Claude Bartolone a en effet été élu pour la première fois il y a 36 ans, et à part une parenthèse de quatre ans entre 1998 et 2002, quand il fut ministre délégué à la Ville, il n’a jamais quitté les bancs rouges de l’Assemblée. "Il est temps de laisser la place aux jeunes énergies françaises qui reprendront le flambeau et viendront à leur tour faire briller en ces lieux, et sur tous les territoires, la flamme de la démocratie", a-t-il écrit sur son blog.

Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve, les ex (ou futur ex)-Premiers ministres. Deux anciens locataires de Matignon ont décidé eux aussi de ne pas solliciter un nouveau mandat en juin. Il s’agit de Jean-Marc Ayrault et de Bernard Cazeneuve. Le premier avait été lu en Loire-Atlantique pour la première fois en 1986. Surtout, il a été président du groupe socialiste pendant 15 ans, entre 1997 et 2012. Date à laquelle il entre à Matignon. Actuellement, c’est Bernard Cazeneuve qui occupe la fonction de chef du gouvernement. Lui n’aura finalement remporté "que" trois mandats, en 1997, en 2007 puis en 2012. Dans quelques semaines, il tournera le dos à la politique.

Pour le plaisir, cette vidéo détournée d’un duel avec le député Les Républicains Dominique Dord, du temps où Bernard Cazeneuve était ministre du Budget.

Noël Mamère, le trublion. Le député écologiste est resté député pendant près de 20 ans. Vingt ans au cours desquels, outre son travail parlementaire, il a parfois enflammé les débats, par sa verve et aussi par ses gestes. En 2009,  il a ainsi été sanctionné pour un bras d’honneur adressé au camp d’en face. Plus récemment, il a été sèchement tancé par Manuel Valls, alors Premier ministre, après une question pour le moins radicale sur la déchéance de nationalité.


Valls à Mamère devant les députés : "Vous ne comprenez rien, ni à la France ni à la gauche"

Patrick Balkany, le vociférateur. De Patrick Balkany à l’Assemblée nationale, on retiendra surtout ses hurlements quand un député ou un ministre du camp opposé disait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Ce qui arrivait souvent. A noter que c’est un peu à son corps défendant que le maire de Levallois-Perret quitte le Palais-Bourbon, où il a siégé entre 1988 et 2002, puis entre 2007 et 2017. D’abord parce qu’il y est contraint pas la loi sur le non-cumul des mandats, ensuite, et surtout, parce qu’il est mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale aggravée dans plusieurs affaires, et que même ses collègues des Républicains ont jugé sa position intenable.

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Alain Bocquet, l’ancien. Ce n’est pas le plus connu, et pourtant… Alain Bocquet, député communiste du Nord,, siège à l’Assemblée sans discontinuer depuis… 1978. Soit 39 ans de présence, record à battre ! L’homme, âgé de 70 ans, a posé une ultime question lors des séances de questions au gouvernement, mercredi. Il en a profité pour rappeler qu’à son entrée dans l’hémicycle, c’est Jacques Chaban-Delmas qui en était le président.

Et aussi : Henri Emmanuelli, Denis Baupin, Patrick Devedjian, René Dosière, Bernard Debré, Dominique Bussereau…