"Il faut protéger le président Hollande"

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Ecotaxe, Leonarda... Le gouvernement, en zone de turbulences, fait bloc derrière le chef de l'Etat.

Le contexte. Les bonnets rouges bretons ont eu raison de l’écotaxe. Mardi, Jean-Marc Ayrault a annoncé la suspension de cette mesure qui faisait polémique. Un nouveau recul pour le gouvernement. Mais selon Caroline Roux, l'éditorialiste politique d’Europe 1, cette décision a été prise pour protéger le chef de l’Etat.

 Un cordon sanitaire autour du présidentpar Europe1fr

"Il faut protéger le président". Un ministre proche du chef de l’Etat le confie : dès dimanche soir, la décision de revenir en arrière était actée, avant même la tenue de la réunion entre le Premier ministre et les élus bretons. La violence des manifestations qui se sont déroulées samedi dernier, avait achevé de convaincre les sceptiques : il fallait lâcher pour faire baisser la pression sociale. A partir de ce moment, un cordon sanitaire a été mis en place autour de François Hollande. Une consigne assumée par un de ses proches : "il faut protéger le président".

Celui qui est monté au feu, c’est donc Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre va assurer le service après-vente de cette décision et organiser la riposte contre la droite. L’heure est à l’union, ce que confirment tous les ministres contactés par Europe 1. "On n’a plus le droit à l’erreur, car nous sommes désormais au milieu de la zone de tirs", confie l’un d’entre eux.

La note confidentielle qui inquiète. Cette suspension de l’écotaxe ne garantit pas pour autant la paix sociale au gouvernement. Certes, les interlocuteurs institutionnels et les syndicats vont calmer le jeu. Mais les ministres en première ligne ou les élus bretons craignent encore la mobilisation des plus radicaux, ceux qui réclament la suppression pure et simple de l’écotaxe. Europe 1 a eu accès à une note confidentielle que seuls François Hollande, Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault consultent. Cette note des préfets synthétise les remontées de terrain. Ce qu’elle raconte n’est pas une bonne nouvelle pour l’exécutif : le pays est à fleur de peau. D’autant que les lycéens vont bientôt reprendre les cours et que la menace d’une nouvelle mobilisation en faveur de Leonarda plane toujours…

La libération des otages français au Niger n’offrira qu’un court temps de répit à l’exécutif. Les problèmes vont perdurer. Et les solutions ne sont pas nombreuses. Soit le président dissout l’Assemblée nationale, soit il remanie son gouvernement avant décembre. Quoiqu’il fasse, François Hollande doit trouver un moyen de démontrer qu’il a encore en main les leviers du pouvoir.

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