Identité nationale : Alain Juppé réaffirme ses doutes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L’ancien premier ministre a indiqué, jeudi, qu’il ne soutenait pas "les yeux fermés" l’action du chef de l’Etat.

Le maire de Bordeaux persiste et signe. Lors de ses vœux à la presse jeudi, Alain Juppé, a réaffirmé qu'il ne voyait "pas l'absolue nécessité" du débat très controversé sur l'identité nationale."Si, en tout cas, on ne le stoppe pas, il faut le recadrer pour éviter les dérapages", a souligné l'ancien Premier ministre.

Interrogé sur son éventuelle participation à un débat sur le sujet, lin Juppé a adressé une fin de non-recevoir : "Je ne sais pas si j'y participerais, je n'ai pas reçu d'invitation". Et d'ajouter qu'il avait "émis des réserves sur cette démarche".

Sur le fond, l’ancien Premier ministre a réaffirmé ses convictions : "Avons-nous à nous interroger sur qu'est-ce qu'être français? Je ne crois pas. Etre français, ce n'est pas appartenir à une ethnie, une religion...", a expliqué le maire de Bordeaux. Etre français, "c'est vouloir vivre ensemble parce qu'on partage l'amour d'une même patrie et les mêmes valeurs républicaines", a-t-il ajouté.

Et de pointer du doigt les risques de dérapage : ce qui est sous-jacent dans ce débat, c'est qu'il y a une forme d'islamophobie dans notre pays avec des torts partagés" parce qu'il existe "des extrémistes islamistes". "Dès 1998, j'ai dit que l'islam était la deuxième religion de France et qu'elle doit pouvoir se pratiquer sans discrimination s'ils (NDLR : les musulmans) respectent les lois républicaines", a-t-il rappelé. "Je n'ai pas toujours entendu cela dans les débats sur l'identité nationale", a-t-il fait remarquer.

Sur l'action de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement, l'ancien Premier ministre a indiqué : "je soutiens son action, j’ai voté pour lui, je l’ai aidé pendant la campagne électorale. Quand il me demande de l’aider sur un certain nombre de sujets, je le fais.

Un soutien, certes, mais qui n’empêche pas les critiques : "Mais je ne soutiens pas les yeux fermés, je suis un homme totalement libre, je n’ai des comptes à rendre aux Bordelais, c'est tout", a-t-il insisté citant en exemple la première mouture de la réforme taxe de la professionnelle, "inacceptable" à ses yeux alors que la dernière n’est pas "merveilleuse" mais "acceptable".