Hommage et recueillement pour les victimes de Virginia Tech

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Administrator User , modifié à
George Bush et son épouse Laura ont assisté mardi après-midi en présence de 10.000 personnes à une cérémonie en hommage aux 32 victimes des deux fusillades survenues lundi sur le campus de l'université technologique de Blacksburg, en Virginie. L'auteur des tirs était un Sud-Coréen de 23 ans qui étudiait dans l'établissement. Ce drame, la tuerie la plus sanglante jamais commise dans un établissement scolaire aux Etats-Unis, relance le débat sur le port d'armes dans le pays.

Après le choc et les images d'horreur, les Etats-Unis sont maintenant à l'heure des hommages et de l'investigation. Mardi, plus de 10.000 personnes, nombre d'entre elles en larmes, se sont rassemblées au Cassell Coliseum, le stade de basket de l'université de Virginie, en présence de George Bush et de son épouse Laura. "Jamais dans l'Histoire américaine un campus universitaire n'avait connu un tel jour de violence. Et pour beaucoup d'entre vous, ça a été le jour le plus dur de votre existence", a déclaré le président. "Ceux dont on a pris la vie n'avaient rien fait pour mériter un tel sort. Ils étaient simplement au mauvais endroit au mauvais moment." Dans la soirée, plusieurs milliers de personnes ont participé à une veillée aux chandelles sur le terrain central en face du bâtiment Norris Hall. La police a rendu public mardi l'identité du tueur. Il s'agit un Sud-Coréen de 23 ans qui étudiait la littérature dans l'établissement. Selon le Chicago Tribune, les enquêteurs ont découvert dans la chambre de Cho Seung-Hui, présenté comme un solitaire qui se livrait peu, une note dans laquelle il s'en prend avec virulence aux "gosses de riches", à la "débauche" et aux "charlatans sournois" du campus. Selon le journal, il avait eu ces derniers temps un comportement bizarre et aurait même mis le feu à une chambre de la résidence universitaire. Les analyses balistiques ont démontré qu'une même arme avait été utilisée dans les deux attaques, a-t-elle précisé. Pour Steven Flaherty, responsable de la police de l'Etat de Virginie, "il semble raisonnable de supposer que Cho était le tireur dans les deux cas". Les premiers tirs ont été signalés à la police du campus vers 07h15 (11h15 GMT) dans le West Ambler Johnston Hall, une résidence universitaire abritant quelque 900 étudiants. Deux personnes sont mortes. Deux heures plus tard, plusieurs dizaines de coups de feu ont été tirés à moins d'un kilomètre de là, au Norris Hall, où se trouvent la faculté des sciences et une école d'ingénieurs. Les 30 victimes ont été retrouvées dans au moins quatre salles de classe et un escalier. "Le tireur gisait parmi plusieurs victimes dans l'une des salles de cours", a ajouté Steven Flaherty. "Il s'est donné la mort." Quinze personnes ont été blessées, certaines par balles et d'autres en sautant par les fenêtres pour tenter d'échapper aux tirs. Douze restaient hospitalisées mardi. Le campus de l'université de Virginie compte plus de 25.000 étudiants à plein temps et une centaine de bâtiments répartis sur plus de 1.000 hectares. Dès mardi, les forces de l'ordre et la direction de l'université se sont vues reprocher le fait que le tueur, Cho Seung-Hui, ait pu poursuivre sa macabre entreprise deux heures après l'avoir entamée. Beaucoup d'étudiants se sont indignés de n'avoir pas été informés du danger pendant les deux heures qui se sont écoulées entre les deux fusillades, puis d'avoir été alertés uniquement par courrier électronique. "Nous savions qu'il y a avait une fusillade mais nous pensions qu'elle était circonscrite à un site particulier", a déclaré le président de l'université, Charles Steger, justifiant l'absence de mesures d'urgence telles qu'une évacuation ou la fermeture de l'ensemble du campus. Les images, repassées en boucle sur les chaînes de télévision américaines, d'étudiants terrifiés et de policiers traînant dehors des victimes ensanglantées ont rappelé aux Américains celles de la tuerie du lycée de Columbine, en 1999, qui avait fait 12 morts en plus des deux tireurs. Elles relancent le débat entre le lobby des détenteurs d'armes à feu et ses opposants, qui se heurtent depuis toujours, dans leurs efforts visant à durcir la législation dans ce domaine, au droit de posséder une arme figurant dans la constitution américaine. La tragédie a suscité de nombreuses réactions à l'étranger, où l'expression des condoléances aux familles des victimes le dispute à la dénonciation d'un arsenal législatif perçu comme trop favorable au port d'armes. Au Vatican, Benoît XVI a parlé de "tragédie absurde" et a fait savoir qu'il prierait pour les victimes et leurs familles. Le Premier ministre australien a comparé la situation aux Etats-Unis avec l'adoption par son pays d'une législation sévère sur les armes à feu après une fusillade similaire à Port Arthur, en Tasmanie, en 1996, où un homme muni d'un fusil semi-automatique avait abattu 35 personnes.