Plus "d'autorisation de manifester" si les "biens et les personnes" sont menacés, prévient François Hollande

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avec AFP , modifié à
Au lendemain d'une manifestation nationale contre la loi Travail émaillée de violences et alors que la France accueille l'Euro et fait face au terrorisme, le gouvernement hausse le ton.

Mercredi, au lendemain de la manifestation nationale contre la loi Travail marquée par des dégradations de la part de casseurs, le président de la République, François Hollande a indiqué en Conseil des ministres qu'il n'y aurait plus "d'autorisation de manifester" si les "biens et les personnes" sont menacés, d'après Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement.

A un moment où la France accueille l'Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d'autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garantis", a déclaré le chef de l'Etat. 

Examen "au cas par cas". Stéphane Le Foll a également déploré que les violences de la veille à Paris, en particulier contre l'hôpital Necker qui accueille des enfants, n'aient "suscité aucune condamnation de la part de M. Martinez", secrétaire général de la CGT. Toujours selon lui, le chef de l'Etat, rappelant "ce qui s'est passé à l'hôpital Necker", a toutefois précisé qu'"il ne s'agit pas d'une mesure générale" et que "chaque demande de manifestation sera regardée au cas par cas". "Nous sommes dans un Etat de droit et de liberté, liberté de manifestation, droit de grève, et le président de la République a rappelé qu'il avait toujours veillé à les respecter", a encore souligné le porte-parle du gouvernement.

"Gouvernement aux abois". Peu avant, la CGT avait estimé que "menacer d'interdire les manifestations était le signe d'un gouvernement aux abois", en dénonçant les accusations "inacceptables" du Premier ministre Manuel Valls qui a évoqué une attitude "ambiguë" du syndicat à l'égard des casseurs. L'organisation a souligné qu'il incombait "aux pouvoirs publics" dont Manuel Valls "a la première responsabilité, d'assurer la sécurité et le maintien de l'ordre". La CGT assure avoir pris "les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive".

Dégradations. A Paris où entre 75.000 et 1 million de personnes avaient manifesté mardi, l'hôpital Necker-Enfants malades avait subi des dégradations et deux Autolib et un véhicule de la RATP avaient été incendiés.