Hollande lance sa riposte

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Le candidat PS répond déjà aux piques de Nicolas Sarkozy et récidivera ce soir sur France 2.

En retrait de la scène médiatique ces derniers jours, François Hollande a décidé vendredi d’anticiper son retour pour répondre aux propos de Nicolas Sarkozy, jeudi soir à la télévision. Sa riposte  passera notamment par une intervention au 20 Heures de France 2 vendredi soir. Mais le candidat socialiste à la présidentielle a déjà dégainé vendredi matin dans un entretien accordé au Monde.fr.

Quel timing pour la riposte ?

Si François Hollande a décidé d’occuper le terrain médiatique dès vendredi, il a longtemps hésité sur le timing de ses interventions, selon les informations du Buzz politique d’Europe 1. Depuis deux jours à Barcelone, où il se reposait, le candidat socialiste souhaitait ne pas "survaloriser" l'intervention présidentielle. Il ne fallait donc pas réagir dans la foulée pour éviter de donner le sentiment que le socialiste court derrière la parole présidentielle.

Mais ne pas réagir, c'est aussi prendre le risque d'être absent du débat à un moment stratégique pour l'avenir du pays. François Hollande est donc rentré plus tôt que prévu et a opté pour une stratégie en deux temps. Laisser deux cadres, Pierre Moscovici et Manuel Valls, aller sur les plateaux télévisés jeudi soir pour réagir à chaud, puis intervenir le lendemain dans le journal de 20 heures.

"Nicolas Sarkozy ne protège pas les Français"

Quitte à anticiper son retour dans les médias, l’élu de Corrèze n’a pas attendu vendredi soir pour commenter la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy. "Ce n'est qu'un habillage commode pour justifier un quinquennat raté", a-t-il déclaré au Monde.fr.

"Nicolas Sarkozy ne protège pas les Français. En cinq ans, il les aura rendus plus vulnérables et plus dépendants, du fait de l'endettement public et de la dégradation de notre compétitivité", a poursuivi François Hollande, avant de revenir sur chacune des déclarations présidentielles.

Une réponse point par point

Les déficits et la dette ? "C'est lui qui, en 2007, est allé voir nos partenaires européens pour les avertir qu'il ne respecterait pas les engagements pris par son prédécesseur en matière de réduction des déficits", a rappelé le candidat socialiste, avant d’ajouter : "C'est lui qui a fait 75 milliards de cadeaux fiscaux (…). C'est lui qui a laissé filer 500 milliards d'euros de dette publique sur son quinquennat".

L’instauration d'un taux intermédiaire de TVA entre 5,5% et 19,6% ? Cela "introduirait une nouvelle complexité et une injustice supplémentaire dans un pays où 30 taxes nouvelles ont été instaurées depuis 2007", a réagi François Hollande, avant de souligner la nécessité d’une vaste réforme de la fiscalité.

Les 35 heures et la fiscalité ? "Ce n'est pas la fiscalité qui explique que la France ait 75 milliards de déficit commercial en 2011 (…). Ce n'est pas non plus à cause des 35 heures, mais à cause de l'abandon de toute politique industrielle depuis dix ans", a-t-il argumenté.

Nicolas Sarkozy pas encore candidat ? "Nicolas Sarkozy est candidat. Et en prétendant exclusivement faire son devoir président, il prend de nouveau une grande liberté avec la sincérité", a taclé François Hollande.