Clarisse Taron La présidente du Syndicat de la Magistrature 1:21
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Salomé Legrand avec C.C. , modifié à
François Hollande "nous dit qu'il est désolé de nous avoir fait du mal, mais ce n'est pas ça la question !", déplore Clarisse Taron. 
INTERVIEW

La polémique continue d'enfler, quelques jours après la publication d'un livre confession du chef de l'Etat, Un président ne devrait pas dire ça... des journalistes du Monde Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Vendredi, le président de la République a adressé une lettre contrite aux magistrats. Il y exprime ses regrets après ses propos sur "la lâcheté" des institutions judiciaires. Il dit que "ses déclarations sont sans réalité avec sa pensée et qu'il regrette ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats". Une réaction jugée insuffisante pour Clarisse Taron, présidente du Syndicat de la Magistrature, jointe samedi par Europe 1.

"Institutionnellement, ça pose problème !". "Depuis quelques jours, au Syndicat de la Magistrature, nous n'étions pas sur le registre du sentiment ni de la blessure dans laquelle François Hollande se place dans sa lettre. Lui nous dit qu'il est désolé de nous avoir fait du mal, mais ce n'est pas ça la question !", s'agace Clarisse Taron. "La question c'est que ça pose des problèmes institutionnellement ! Le chef de l'Etat est censé être le garant de l'indépendance de la justice, et c'est en ces termes là que nous avons protesté...", explique-t-elle. 

"La lettre, très bien, on en prend acte".  "Je regrette profondément ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats dont je mesure, chaque jour, le courage et le dévouement dans la mission difficile qui est la leur", écrit François Hollande. Une lettre dont la présidente du Syndicat de la Magistrature dit "prendre acte". Mais, poursuit-t-elle, "nous aurions préféré une réforme institutionnelle pour permettre enfin à la justice d'être réellement indépendante et ça au profit du juge et de nos concitoyens".