Hollande dévoile en partie ses cartes

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B.P. , modifié à
Le candidat a détaillé certains points de son programme lors de son premier grand meeting.

Si le programme complet du candidat socialiste sera dévoilé jeudi prochain "avec des éléments chiffrés", François Hollande a détaillé quelques grands axes de son projet présidentiel dimanche, lors de son premier grand meeting. Désigné en octobre lors de la primaire socialiste, François Hollande a décidé d'accélérer le pas, à moins de cent jours de l'élection présidentielle. Retour sur les principaux points abordés durant plus d'une heure lors de son discours en Seine-Saint-Denis.

La finance, son principal adversaire. François Hollande a fait de l'"égalité" en tous points son cheval de bataille pour le quinquennat à venir. Et en premier lieu, "le monde de la finance". "En 20 ans, la finance a pris le contrôle de nos vies. En une fraction de secondes, il est désormais possible de déplacer des sommes astronomiques, de faire tomber les banques. Les G20 se sont succédé sans résultat tangibles. En Europe, seize réunions de la dernière chance n'ont jamais rien donné. Les banques, sauvées par les Etats mangent la main de ceux qui les ont nourri. Ainsi la finance s'est affranchie de toute règle, de toute morale, de tout contrôle", a-t-il décrié lors de son discours.

Ajouter une tranche d'impôt. Fiscalement, le candidat socialiste a aussi promis un petit rafraîchissement. "Au nom de la justice, je taxerai les revenus issus du capital. Qui peut trouver normal que l'on gagne plus d'argent en dormant qu'en travaillant", a interrogé le candidat socialiste au pupitre. "Au nom de la justice, j'ajusterai la tranche supérieure à 45% de l'impôt sur le revenu pour les personnes qui gagnent plus de 150.000 euros. Et qu'on ne me fasse pas croire que ce sont les classes moyennes qui seront touchées par ces mesures", a-t-il défendu.

Montrer l'exemple sur les salaires. Beaucoup de parlementaires, tant de droite que de gauche, se sont opposés ces derniers mois à baisser leurs salaires pour "montrer l'exemple". François Hollande a assuré qu'il ferait voter, dès son élection, la baisse de 30% du salaire du président et de celui des ministres. "Je dis cela, non pas par facilité, mais pour montrer l'exemple à l'heure où l'on demande des efforts aux citoyens", a-t-il appuyé. En novembre, il avait raillé la décision de Nicolas Sarkozy qui "s'était augmenté de 170%" au début de son quinquennat.

Doubler le Livret A. Le socialiste s'est engagé à "doubler" le plafond du Livret A afin de financer davantage de logements sociaux. "Je multiplierai par cinq les sanctions qui pèsent sur les communes qui bafouent la loi de solidarité urbaine" (SRU), qui impose un taux de 20% de logements sociaux à chaque commune de plus de 3.500 habitants, a-t-il également promis lors de son premier grand meeting de campagne au Bourget (Seine-Saint-Denis).

Rédiger un nouveau traité franco-allemand. Le candidat PS François Hollande a affirmé qu'il proposerait en janvier 2013, soit 50 ans après le traité de l'Elysée, un "nouveau traité franco-allemand" à la chancelière Angela Merkel, s'il est élu en mai. Il faut "ouvrir un nouveau cycle en Europe, celui d'une coopération économique, industrielle, énergétique entre nos deux pays", a-t-il estimé. Il a assuré que son premier déplacement en tant que président serait "pour rencontrer la chancelière d'Allemagne et pour lui dire que nous devons ensemble changer l'orientation de l'Europe dans la croissance et dans le lancement de grands travaux".

Le vote des étrangers. Alors que Nicolas Sarkozy a redit son opposition au vote des étrangers, François Hollande, dès le début de son meeting, a promis qu'il instaurerait le droit de vote des étrangers aux élections locales, "sans rien craindre pour notre citoyenneté". Le candidat a également promis de faire voter une loi pour le non-cumul des mandats et la parité hommes-femmes, un point sur lequel François Hollande a insisté. "Comment la République peut autoriser que les femmes soient moins bien payées que les hommes pour les mêmes postes ?", a-t-il interrogé.

"Combattre les déserts médicaux". Côté santé, le candidat socialiste a évoqué certaines mesures. En premier lieu, l'encadrement des dépassements d'honoraires. "Nous combattrons aussi les déserts médicaux", a rassuré François Hollande. "L'hôpital public sera conforté dans ses tâches et dans ses missions. Et je prends l'engagement que plus personne ne soit à plus d'une demi-heure des urgences".

Un retrait rapide d'Afghanistan. En ces temps douloureux pour l'armée, qui a subi une lourde perte en Afghanistan, François Hollande a jugé que "notre mission est terminée. Il est temps d'assurer le retrait de nos troupes", a-t-il confirmé.

Le discours de François Hollande dans son intégralité :

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