Hollande, de DSK à Mediapart

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Le candidat socialiste était l’invité de la matinale d’Europe 1. Retour sur les temps forts.

Avant son rival Nicolas Sarkozy vendredi, François Hollande était l’invité spécial de la matinale d’Europe 1 lundi. Le candidat socialiste a évoqué les sujets chauds du moment, à savoir l’intrusion de Dominique Strauss-Kahn dans la campagne et les révélations de Mediapart sur l’affaire Karachi. Il a aussi évoqué le débat de l’entre-deux-tours, prévu pour mercredi soir, et le cas François Bayrou.

DSK "n’est pas dans la campagne". En deux actes, Dominique Strauss-Kahn s’est invité dans la campagne ce week-end. D’abord par une interview au quotidien britannique The Guardian dans lequel l’ex-président du FMI, qui a depuis démenti avoir donné la moindre interview, évoque la théorie du complot. Puis en se rendant samedi soir à l’anniversaire de Julien Dray, où d’autres leaders socialistes étaient invités. François Hollande n’a pas franchement apprécié. Le candidat PS a ainsi répété qu’il ne souhaitait pas voir l’ex-président du FMI jouer de rôle politique. "Chacun organise ses relations privées comme il l’entend. Mais sur le plan politique, j’ai dit que Dominique Strauss-Kahn n’est pas dans la campagne et n’a pas à y revenir", a-t-il affirmé.

Mediapart, "des journalistes reconnus". Revenant sur le document polémique publié samedi par Mediapart et portant sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, François Hollande a estimé, lundi sur Europe 1, que "c'est à la justice d'être saisie" désormais dans cette affaire. "Si c'est un faux eh bien le site sera condamné, si ce n'était pas un faux, à ce moment-là il y aurait des explications à fournir", a insisté le candidat socialiste.

François Hollande a également nié tout lien avec le site d’informations. "Ce site est un site d'investigation, d'informations, c'est arrivé qu'il accable quelque fois des personnalités de gauche", a-t-il fait valoir. "Donc je ne vois pas comment il pourrait être établi qu'il y aurait là comme une relation, une confusion entre les socialistes et ce site d'information, qui, je le rappelle, est composé de journalistes reconnus. On peut les aimer ou ne pas les aimer mais ce sont des journalistes qui ont sur plusieurs affaires démontré leur compétence", a conclu le député de Corrèze.

Bayrou "est libre". Certes, François Bayrou, en n’atteignant pas la barre des 10% des suffrages exprimés lors du premier tour de l’élection présidentielle, a déçu. Mais le candidat centriste conserve tout de même une position d’arbitre qui pourrait être décisive au second tour. Le président du MoDem attend l’issue du débat d’entre-deux-tours pour donner son opinion. En attendant, François Hollande assure ne pas lui mettre la pression. "C’est toujours mieux d’avoir des gens qui appellent à voter pour vous que le contraire", a-t-il déclaré. "Mais Je ne veux pas peser sur sa décision. Il n’appartient pas à la gauche, il n’appartient pas à la droite. Il est libre."

Le débat "important, pas décisif". A l’avant-veille du débat qui l’opposera à Nicolas Sarkozy, François Hollande dit aborder le rendez-vous avec sérénité. "Un débat, c’est un classique sous la Ve République. Il y a toujours une dramaturgie des phrases que l’on retient pendant des décennies", a déclaré le candidat socialiste sur Europe 1. "Et en même temps, rarement un débat a changé l’issue d’un scrutin présidentiel. C’est donc un moment important, ce n’est pas le moment décisif", a-t-il jugé.

François Hollande a par ailleurs assuré ne pas s’entraîner face à un sparring-partner qui jouerait le rôle de Nicolas Sarkozy. "Il n’y a pas à simuler, à préparer d’une façon qui serait une répétition. Il y a des arguments que l’on connaît, auxquels il faut répondre", a-t-il affirmé, assurant que "les meilleures formules choc sont improvisées." Quant à savoir comment il nommerait son rival : "d’une certain façon, il est à la fois le candidat sortant, le président, et Nicolas Sarkozy. Il est les trois à la fois. Ça ne durera pas. A un moment, il y a des étiquettes qui vont tomber. Il restera Nicolas Sarkozy."