Sur TF1, François Hollande a-t-il (enfin) fendu l'armure ?

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Pour la première fois, le chef de l'Etat avait accepté le principe de parler de lui. Mais seulement le principe…

L’INFO. Plus de trente ans que François Hollande est sur la scène politique. Il est pourtant insaisissable pour ses amis, comme pour les Français. "Je le comprends politiquement, mais l'homme Hollande, je ne le connais pas", avoue ainsi Pierre Moscovici, le directeur de sa campagne présidentielle. Le président est un pudique qui se cache derrière le masque de l'humour. Ce qu’il a encore démontré jeudi lors de son émission télévisée sur TF1 face aux Français.

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"L'impression qu'on allait périr d'ennui". Parce que le moment est grave, parce que les Français n'en peuvent plus de ce président qu'ils ne comprennent pas, et parce que Valérie Trierweiler, son ancienne compagne, l'a dépeint dans son livre comme un homme froid et cynique, François Hollande avait accepté l’idée de fendre (un peu)  l'armure. Le début de l’émission était ainsi consacré à un entretien intimiste avec Thierry Demaizière, adepte de l’exercice chaque dimanche dans Sept à huit. Mais cette fois, il s’est heurté à un mur. "J'ai eu l'impression qu'on allait périr d'ennui et d'inintérêt, j'ai failli éteindre l'appareil", confirme Michèle Delaunay (photo), ancienne ministre déléguée chargée des Personnes âgées, contactée par Europe1.fr.

"Je ne suis pas masochiste". A-t-il perdu en présidentialité en apparaissant casqué en Une de Closer ? "Est-ce que j’ai choisi cette photo ? Non. Je ne veux pas me défausser, mais il y a un moment où il faut respecter la vie privée", a-t-il éludé. Est-il touché par les critiques ? "Je suis un être normal, avec un cœur, un esprit, des émotions. Mais je suis président donc je dois garder une forme de pudeur. Je ne suis pas masochiste. J’accepte toutes les critiques, même les trahisons." Une pudeur qui le quitte pas non plus quand vient le moment d’aborder le livre de Valérie Trierweiler : "il y a les douleurs et je les pardonne. Je ne veux pas rester sur ce qui me paraît être l'écume des choses". Rideau.

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L’exception maternelle. Une fois, une seule, le président François Hollande a laissé la place à l’homme François Hollande. Après avoir annoncé son intention de faire évoluer la loi sur la fin de vie, le chef de l’Etat a pris sa mère en exemple, décédée il y a quelques années et qui a eu "une fin de vie extrêmement rude". "Elle a eu le bénéfice des soins palliatifs, je veux saluer tous ceux qui se dévouent pour les soins palliatifs", a lâché, ému, le locataire de l'Elysée.

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"Hollande, c’est quelqu’un de pudique". La sortie était prévue en amont, avait confié un de ses proches jeudi matin dans L'Opinion, "parce qu'il a très mal vécu ce qu'a écrit Valérie Trierweiler sur sa supposée indifférence durant la fin de vie de sa mère". Un autre avait pourtant des doutes : "je ne suis pas sûr qu'il en soit capable. Ce n'est pas un homme qui se libère facilement". Ce que confirme Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire du gouvernement Ayrault, contacté après l’émission par Europe 1.fr : "Hollande, c’est quelqu’un de pudique. Et puis qu’aurait-on dit d’un président qui disait en septembre que "le privé doit le rester", et qui aurait fait le contraire deux mois plus tard ? Il a été cohérent !"

"Lui ne dit pas qu’il va changer au moins…" Nicole Bricq, ancienne ministre de l’Ecologie, n’a pas non plus été surprise de voir François Hollande hermétique à toute confession d’ordre privée. "J’ai trouvé très bien le fait de dire 'je suis comme ça…’. Lui ne dit pas qu’il va changer au moins… On ne lui demande pas de raconter sa vie ! C’est un homme de 60 ans, formaté à la politique, ce n’est pas un sentimental", a-t-elle confié à Europe1.fr. Sentimental non, pudique plus que jamais, oui.