Hollande: lutte contre le terrorisme et emploi au coeur des voeux présidentiels

STRINGER / AFP françois hollande voeux
© STRINGER / AFP
  • Copié
, modifié à
Le président de la République a présenté ses vœux aux Français jeudi soir, avec bien sûr une grande part consacrée à la lutte contre le terrorisme. Il a aussi fait plusieurs annonces pour l’emploi.

Le président François Hollande a affirmé jeudi soir qu'il devait "la vérité" aux Français et que "la France n'en a pas terminé avec le terrorisme" car la "menace est toujours là" et "reste même à son plus haut niveau". "Mon premier devoir, c'est de vous protéger", a-t-il lancé, sur un ton particulièrement grave. Le Président de la République a aussi réservé une bonne partie de son intervention, longue de plus de huit minutes, à la lutte contre le chômage. 

"Je suis fier de vous". "Ce soir, en votre nom", j'exprime notre compassion et notre affection" aux victimes des attentats de janvier et de novembre, "ces tragédies demeureront gravées dans chacune de nos mémoires. Elles ne s'effaceront jamais", a-t-il déclaré lors de ses voeux radio-télévisés aux Français. "Mais, malgré le drame, la France n'a pas cédé. Malgré les larmes, elle s'est tenue debout. Face à la haine, elle a montré la force de ses valeurs. Celles de la République. Françaises, Français, je suis fier de vous", a lancé le chef de l'Etat. Louant l'action des forces armées françaises contre le groupe Etat islamique, François Hollande l'a assuré: "les coups portent, les jihadistes reculent". Et la France continuera "autant que nécessaire", s'est engagé le chef des armées.

Déchéance de nationalité : "au Parlement de prendre ses responsabilités". François Hollande a bien sûr évoqué le sujet brûlant du moment, la déchéance de nationalité pour les binationaux terroristes, réaffirmant sa volonté de la voir inscrite dans la Constitution. "J'ai annoncé une révision de la Constitution pour donner un fondement incontestable au recours à l'état d'urgence lorsqu'un péril imminent nous fait face et pour déchoir de la nationalité française les individus condamnés définitivement pour crime terroriste. Il revient désormais au Parlement de prendre ses responsabilités", a-t-il déclaré. "Le débat est légitime", mais la France "doit prendre les bonnes décisions au-delà des clivages partisans.  J'y veillerai car j'en suis le garant", a-t-il prévenu.

500.000 formations pour les chômeurs. "La lutte contre le chômage reste ma première priorité", a déclaré le président de la République a par ailleurs annoncé une formation pour "500.000" demandeurs d'emploi supplémentaires. Un "état d'urgence économique et social" existe aussi parallèlement à l'"état d'urgence sécuritaire", a-t-il pousuivi. "Chacun sait que c'est dans les PME que les emplois se créent. Aussi, de nouvelles aides à l'embauche seront introduites, dès le début de la nouvelle année", a déclaré François Hollande dans ses voeux de fin d'année.

Des grands travaux pour la croissance verte. "Nous lancerons un programme de grands travaux pour la rénovation de nos bâtiments, pour le développement des énergies renouvelables et pour la croissance verte", a par ailleurs annoncé le chef de l'Etat dans ses voeux aux Français pour l'année 2016. Autre priorité: l'apprentissage car "l'effort en faveur de la génération qui vient, c'est un devoir sacré". "Je fixe l'objectif qu'aucun apprenti ne soit sans employeur et qu'aucun employeur ne demeure sans apprenti", a-t-il détaillé, demandant aussi au gouvernement d'engager "par étapes", la "généralisation" du service civique. Le chef de l'Etat devrait détailler ces nouvelles mesures à la mi-janvier lors de ses voeux aux acteurs économiques. 

"L'amour de la patrie". Avec des accents mitterrandiens, François Hollande a enfin exalté "l'amour de la patrie", au "coeur" de son engagement. L'avenir de la France n'a "jamais (été) dans le repli, la fermeture, la discrimination ou la nostalgie", a-t-il ajouté dans une claire allusion à la montée du Front national. François Hollande entendait ainsi tourner la page de 2015, "année de souffrance et de résistance", pour ouvrir celles de 2016, "une année de vaillance et d'espérance".