Hervé Morin en a "marre de cette obsession présidentielle"

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Louis Hausalter , modifié à
INTERVIEW E1 - Le président du conseil national de l'UDI et ancien ministre était l'invité politique d'Europe 1, jeudi.

La présidentielle, ça ne l'intéresse pas. Hervé Morin, ancien ministre de la Défense et candidat à la succession de Jean-Louis Borloo à la présidence de l'UDI, était l'invité politique de Jean-Philippe Balasse sur Europe 1, jeudi. Brièvement candidat à l'élection présidentielle de 2012, se voit-il toujours un destin national ? "Ce n'est pas ça qui m'intéresse", a-t-il rétorqué. "Il y en a marre de cette obsession présidentielle. Tout le monde veut être candidat à la présidentielle. C'est peut-être parce que François Hollande est président de la République, donc on se dit : finalement, tout le monde peut l'être", a-t-il ironisé. "Mais très franchement, la question qui se pose, c'est construire une vaste majorité capable de pouvoir porter un programme alternatif, et certainement pas de se dire : il faut absolument un candidat de l'UDI au premier tour de l'élection présidentielle".

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Il ne veut pas de "match retour Hollande-Sarkozy". Ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Hervé Morin ne voit pas d'un très bon œil le probable retour en politique de l'ancien président. "Quel est le modèle politique qui permet à la France et aux Français de sortir de la situation dans laquelle on est, cette immense dépression, cette immense glissade permanente ? Je ne suis pas sûr que ce soit le fait de faire le match retour Hollande-Sarkozy", a-t-il déclaré. Lui veut "construire une vaste majorité d'idées", et remet en cause le système politique tel qu'il fonctionne actuellement : "qu'on cesse d'avoir un parti politique qui représente 20% des suffrages, qui capte tous les pouvoirs, et qui bien entendu, au bout de quelques mois, se retrouve en impuissance", s'est-il insurgé. "Moi, je rêve d'un modèle dans lequel on construise d'abord sur le fond un projet politique, et que cette alternative, on la construise avec les centristes de l'UMP, les Bayrou, les Juppé, les Fillon, les sociaux-démocrates déçus de la politique socialiste".

Le Pen, "plus collectiviste" que Mélenchon. Une ambition compliquée, dans un contexte politique dominé par la montée en puissance du Front national. Mais pour Hervé Morin, le programme de Marine Le Pen ne tient pas la route. "L'artisan, le commerçant, le boucher qui en a marre des charges, qui ne supporte plus les réglementations excessives, la transformation des normes, s'il regarde le programme politique de Marine Le Pen, il ne va pas franchement s'y retrouver", a-t-il assuré. "Je vous rappelle que c'est plus collectiviste que le programme de Mélenchon : c'est les nationalisations, c'est l'augmentation massive de la fonction publique".

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